Le haricot adzuki (Vigna angularis ; figure 13) est originaire d’Asie orientale et les principaux producteurs mondiaux sont la Chine, le Japon, Taïwan et la Corée du Sud (Shahrajabian et al., 2019). Les populations ont introduit le haricot adzuki dans le monde entier pour sa polyvalence en tant que culture de couverture, sa valeur nutritionnelle et son utilisation dans la cuisine asiatique traditionnelle, qui s’étend désormais à l’ensemble du globe.

Sols et climat

Le haricot adzuki pousse mieux dans les loams bien drainés ou les sols à texture intermédiaire avec un pH de 5,5 à 7,5 (FAO, 2024). En tant que légumineuse, le haricot adzuki fixe l’azote en présence de bactéries rhizobiennes, convertissant l’azote atmosphérique en azote utilisable par les plantes. La culture des haricots adzuki dans des sols contenant des Bradyrhizobium à un pH proche de la neutralité (7,0) maximise la fixation de l’azote (Shahrajabian et al., 2019 and Hardman et al., 1989). 

Les températures minimales et maximales pour la croissance des haricots adzuki sont comprises entre 10 et 32°C, la meilleure croissance des plantes se situant entre 18 et 23°C (Torabian et al., 2021). Les basses températures au moment de la plantation retardent la levée et favorisent la pourriture des racines.

Culture

Plantez le haricot adzuki dans un sol bien préparé à une profondeur de 3,8 cm, en assurant un bon contact entre la graine et le sol pour une absorption et une protection adéquates de l’eau (Hardman et al., 1989). La distance de plantation peut varier pour s’adapter aux cultures intercalaires, à la production de céréales ou aux plantations denses pour l’engrais vert/la culture de couverture. Torabian et al. (2021) recommandent un espacement entre les rangs de 2,5 à 7,5 cm et un espacement entre les rangs de 30 (sans culture intercalaire) à 75 (avec culture intercalaire) cm. Les plantations plus denses et les peuplements purs couvrent bien le sol et produisent une plus grande biomasse à incorporer dans le sol ou le paillis.

Les plantules émergent 10 à 14 jours après le semis et jusqu’à 20 jours après le semis à des températures plus basses de 10 à 13°C (Hardman et al., 1989). La croissance précoce est lente (Belfry et Sikkema, 2018), ce qui fait du haricot adzuki un mauvais concurrent pour les mauvaises herbes. Les haricots adzuki n’ont pas besoin de niveaux élevés de nutriments. 

Fertilisez à des taux par hectare de 11-45 kg N, 17-34 kg P₂O₅, et 22-67 kg K₂O, en fonction de la matière organique du sol et du rendement souhaité (Hardman et al., 1989). Lorsqu’il s’agit d’une culture de couverture, il faut incorporer la biomasse dans le sol ou la couper en morceaux et la répandre comme paillis au début de la floraison, lorsque la fixation symbiotique de l’azote et la concentration d’azote dans la plante sont à leur niveau le plus élevé.

Les plantes atteignent 46 à 64 cm et arrivent à maturité en 110 à 120 jours (Hardman et al., 1989) avec des gousses et des tiges à différents stades de développement en raison du mode de croissance indéterminé du haricot adzuki. Si la culture est destinée à la multiplication des graines, il faut récolter les graines lorsque les feuilles et les gousses jaunissent et se détachent, avec des graines libres dans la gousse (figure 14). La teneur en eau idéale des graines au moment de la récolte est de 16 à 20 % (Torabian et al., 2021).

Ravageurs 

Les thrips (Thripidae) et les jassides (Cicadellidae) infestent les plantules de haricot adzuki (Torabian et al., 2021). Des exemples de thrips spécifiques sont Megalurothrips usitatus (Khan et al., 2022). Les jassides sont la cicadelle verte du riz (Nephotettix cincticeps; Bae et al., 2015).

Les mirides comme Creontiades dilutus et C. pacificus infestent les haricots adzuki (NIPI, 2012) de la floraison à la récolte en passant par la formation des gousses, le remplissage et la maturation. Ces ravageurs sont préférentiellement attirés par la luzerne (Medicago sativa), ce qui en fait une culture piège potentielle pour aider à combattre ce ravageur.

Les lépidoptères ravageurs en phase de chenille sont courants et varient en fonction du lieu, comme la pyrale du haricot adzuki (Ostrinia scapulalis) qui est fréquente dans la zone d’origine du haricot adzuki. Helicoverpa spp. [anciennement Heliothis]) sont souvent des ravageurs importants du haricot adzuki. Les dégâts se manifestent par des morsures sur les feuilles, des excréments et des œufs.

Le charançon du haricot adzuki ou bruche du niébé (Callosobruchus chinensis) est un ravageur des céréales stockées. Rajapakse et Ratnasekera (2010) ont déterminé que le neem (Azadirachta indica), la pomme-cannelle (Anona reticulata) et le basilic sacré (Ocimum sanctum) entraînaient une mortalité de 90 à 100 % du ravageur dans des céréales stockées.

Maladies

La moisissure blanche (Sclerotinia sclerotiorum) et la pourriture bactérienne des tiges [(Pseudomonas amygdali pv. adzukicola nov.) Todai et al., 2022] sont communes au haricot adzuki (Hardman et al., 1989). L’oïdium et le flétrissement bactérien commun sont souvent présents.

Les ravageurs et les maladies qui affectent les haricots adzuki varient en fonction des conditions de culture et des lieux. Consultez des experts locaux pour identifier les ravageurs et les maladies et mettez en œuvre les mesures culturales et naturelles appropriées, si possible, avant d’utiliser des produits chimiques en dernier recours.

Cuisine et nutrition

Pour préparer la pâte appelée « an » utilisée dans la cuisine asiatique traditionnelle, il faut faire cuire les haricots adzuki pendant 50 minutes, puis les faire tremper dans de l’eau sucrée pendant 2 heures à un pH de 8. Ce processus permet de conserver l’enveloppe de la graine qui contient une grande partie de la valeur nutritive et antioxydante de la culture (Yao et al., 2014). Aslinah et al. (2018) ont constaté que la farine de haricots adzuki sert d’extenseur de viande et de substitut de graisse. On peut faire germer les haricots adzuki pour leurs propriétés bioactives,4 qui atteignent leur maximum trois jours après l’émersion des racines et diminuent au bout de sept jours (Li et al., 2011) ; c’est le haricot préféré à la fois dans les plats traditionnels asiatiques et dans la médecine.

Références