La noix d’Inca (Plukenetia volubilis) est une plante de la forêt d’Amazonie en Amérique du Sud où elle a été utilisée comme une source de nourriture sauvage depuis plus de 3000 ans. Elle est reconnue en tant que source importante d’huile végétale et est maintenant beaucoup plus cultivée sur de grandes superficies. ECHO a récemment obtenu des graines d’Asie du sud-est, que nous cultivons dans une petite plantation sur notre ferme de démonstration dans le sud-ouest de la Floride (Fig. 1 et 2). De par notre expérience limitée, il semble que la noix d’Inca pourrait facilement être cultivée par de petits exploitants, soit pour un usage domestique ou pour la génération de revenus potentiels.
Description et utilisation
La noix d’Inca est aussi connue sous le nom de sacha inchi, cacahouète des Incas, Inca-Inchi, ou amande de montagne. Cette plante vivace grimpante appartient à la famille des Euphorbiacées. Les fleurs apparaissent en grappes, les fleurs mâles et femelles sur chaque plante. La pollinisation produit des fruits en forme d’étoile qui partent du vert au brun noirâtre à maturité.
Les feuilles cordiformes sont comestibles après la cuisson. Cependant, la noix d’Inca est cultivée principalement pour son huile riche (35-60 %) et la teneur en protéines (27 %) des graines. La protéine est très digeste et riche en acides aminés essentiels. L’huile de la graine a une saveur douce et est une riche source d’acides gras oméga (Guillén et al. 2003). Pour ces raisons, la noix d’Inca a été commercialisée comme complément alimentaire de santé. Le résidu qui reste après avoir extrait l’huile des graines est utilisé pour faire de la farine (également appelé « poudre de protéine »). L’huile et la farine sont incorporées dans divers aliments et boissons.
Les préoccupations de santé et de sécurité
Bien que la noix d’Inca ait été cultivée pendant des siècles, nous en savions très peu sur ses caractéristiques chimiques et nutritionnelles jusqu’à ces dernières années. Ces propriétés sont maintenant documentées plus intensément (Guillén et al. 2003 ; Huaman Saavedra et al. 2012. Nascimento et al. 2013).
Dans une étude sur l’innocuité de l’huile de noix d’Inca et l’huile de tournesol, des indicateurs biochimiques du foie et de la santé des reins sont demeurés inchangés chez des sujets humains adultes qui avaient reçu une quantité journalière de 10 à 15 ml (2 à 3 c. à thé) d’huile de noix d’Inca sur 4 mois (Gonzales et Gonzales 2014). Dans cette étude, certains participants ont signalé des nausées après avoir mangé aussi bien l’huile de noix d’Inca et l’huile de tournesol, mais cet effet a diminué avec le temps et l’huile de noix d’Inca a été acceptée après la première semaine de consommation. Nous n’avons pas de rapports où la consommation de l’huile par des sujets humains s’est accompagné de difficultés sur une longue période de temps [n’hésitez pas à nous faire savoir si vous avez plus d’informations à ce sujet].
Culture
Sélection du site
La noix d’Inca pousse mieux dans les climats chauds, à faible altitude et dans les sols acides. Cependant, avec suffisamment d’eau et de drainage, il peut se développer jusqu’à une altitude de 1700 m (5500 pied). Avec son habitude de croissance verticale (Fig. 2), un grand nombre de graines peut être récolté dans une petite zone.
Semis et germination
Après avoir éliminé les mauvaises herbes du terrain, plantez les graines entre 2 à 3 cm de profondeur au début de la saison des pluies. Yang et al. (2014) ont comparé 5 plantations de densité allant de 1 666 à 10 000 plants/ha. Ils ont constaté que la production d’huile était plus élevée avec 4 444 plants/ha, ce qui peut être réalisé avec des plantes espacées dans une grille de 1,5 m X 1,5 m.
Dans un climat chaud, toutes ou presque toutes les graines devraient germer en quelques jours. La germination a atteint 93 % dans une étude réalisée en Chine, avec une température de 25 à 35 ° C (77 à 95 ° F) étant plus favorable à la germination (Gong et al. 2013). Rosa et Quijada (2013) ont constaté que la germination se fait effectivement mieux sans la coque (tégument), une conclusion attribuée au ralentissement de l’absorption de l’humidité et des échanges de gaz par les téguments de la graine. La figure 3b montre une amande de la graine dont on a ôtée la coque externe. Il est également possible d’accélérer la germination par « scarification » de la graine, on entaille la coque externe afin que la graine puisse absorber l’eau plus vite après le semis.
Croissance et entretien
Le sarclage et l’eau sont nécessaires de même que l’apport de beaucoup d’engrais ou de compost. En Chine, la production de graines et d’huile a augmenté (de 1340 à 2486 kg/ha et de 501 à 899 kg/ha, respectivement) en même temps que le taux d’engrais NPK augmentait de 0 à 200 kg/ha, montrant que la noix d’Inca répond bien aux entrées de fertilité (Yang et al. 2014). Une fois établies, les racines bien développées peuvent résister à la sécheresse mais pas au gel (Gong et al. 2013).
Une plante de noix d’Inca peut atteindre 3 à 5 m de hauteur ou encore plus haut. Sous les tropiques, et ce que nous avons expérimenté sous le climat sous-tropical de la Floride, les plantes ont tendance à produire des vignes longues. Par conséquent, il est préférable de fournir un soutien pour la vigne, tels que le tuteur, illustré à la Figure 2.
Récolte et utilisation des graines
Les plantes fleurissent en cinq mois, et les graines sont formées à partir de huit mois. Une fois qu’une plante de noix d’Inca commence à produire des graines, elle peut le faire presque toute l’année. Une plantation en Chine a atteint son plus haut niveau de la production fruitière au cours de la deuxième ou troisième année (Gong et al. 2013).
Pour éviter de manipuler la pulpe malpropre des fruits en maturité, laissez-les sécher sur la plante avant la récolte. La pulpe noire salissante sèchera.
Les graines crues doivent être grillées avant d’être mangées ; dans le cas contraire, elles sont trop amères. Elles doivent être grillées à une température basse (inférieure à 60 ° C [140 ° F]) pour préserver les acides gras oméga sensibles à la chaleur. En revanche, l’huile est extraite des graines crues, non chauffés. Les graines sont « pressées à froid » pour éviter d’endommager (par oxydation) les acides gras Oméga que contient l’huile (Cisineros et al. 2014). Une source a mentionée si elle n’est utilisée rapidement ou conservée au réfrigérateur, l’huile rancit.
Obtenir des graines de la banque de semence de ECHO
Des agents actifs de développement enregistrés sur ECHOcommunity.org (voir le site web pour savoir comment vous inscrire) peuvent demander un paquet de semence pour essai. Nous serions très intéressés d’entendre parler de votre expérience avec cette culture méconnue.
Références
Cisineros, F.H., D. Paredes, A. Arana, and L. Cisneros-Zevallos. 2014. “Chemical composition, oxidative stability and antioxidant capacity of oil extracted from roasted seeds of Sacha-inchi (Plukenetia volubilis L.).” Journal of Agriculture and Food Chemistry 62:5191-5197.
García-Hernández, V.M., M. Gallar, J. Sánchez-Soriano, V. Micol, E. Roche, and E. García-García. 2013. “Effect of omega-3 dietary supplements with different oxidation levels in the lipidic profile of women: a randomized controlled trial.” International Journal of Food Sciences and Nutrition 64:993-1000.
Gong, D., Y. Zhang, X. Wang, K. Zhang and Q. Liu. 2013. “Experimental study on introduction and cultivation of featured health-care oil plant Plukenetia volubilis [Chinese].” Acta Agriculturae Jiangxi 25:5-9.
Gonzales, G.F. and C. Gonzales. 2014. “A randomized, double-blind placebo-controlled study on acceptability, safety and efficacy of oral administration of sacha inchi oil (Plukenetia volubilis) in adult human subjects.” Food and Chemical Toxicology 65:168-176.
Guillén, M.D., A. Ruiz. N. Cabo, R. Chrinos, and G. Pacual. 2003. “Characterization of Sacha Inchi (Plukenetia volubilis L.) Oil by FTIR Spectroscopy and 1H NMR. Comparison with Linseed Oil.” Journal of Oil and Fat Industries 80:755-762.
Nascimento, A.K., R.F. Melo-Silveira, N. Dantas-Santos, J.M. Fernandes, S.M. Zucolotto, H.A. Rocha, and K.C. Scortecci. 2013. “Antioxidant and Antiproliferative Activities of Leaf Extracts from Plukenetia volubilis Linneo (Euphorbiaceae).” Evidence-Based Complementary and Alternative Medicine 2013: Article ID 950272, 10 pages.
Rosa, R. and J. Quijada. 2013. “Germination of Sacha Inchi, Plukenetia volubilis L. (Mcbride, 1951) (Malpighiales, Euphorbiaceae) under four different conditions. [Spanish].” The Biologist (Lima) 11:9-14.
Yang, C. D.Y. Jiao, Y.J. Geng, C.T. Cai, and Z.Q. Cai. 2014. “Planting density and fertilisation independently affect seed and oil yields in Plukenetia volubilis L. plants.” Journal of Horticultural Science and Biotechnology 89:201-207.
Information en ligne sur les propriétés et les utilisations de la noix d’Inca dans l’alimentation occidentale :
http://www.superfoods-for-superhealth.com/sacha-inchi-oil.html
https://www.youtube.com/watch?v=Jnpo8xwY7FA
Citer comme suit:
Berkelaar, D. and T. Motis 2015. La noix d’Inca (Plukenetia volubilis). Notes de développement de ECHO no 129