Introduction
Le terme potager est utilisé dans le contexte de l'agroforesterie. Kumar et Nair (2004) le décrivent comme « des combinaisons intimes à plusieurs étages de divers arbres et cultures, parfois en association avec des animaux domestiques, autour des fermes ». Ils mentionnent les jardins forestiers villageois comme un autre terme faisant référence au même concept. Les systèmes de jardins potagers sont des systèmes à plusieurs niveaux intensément entretenus qui s'intègrent bien dans les communautés villageoises rurales.
Les petits exploitants pratiquent l'agroforesterie potagère depuis des milliers d'années et continuent de le faire aujourd'hui dans la plupart des pays tropicaux (Puri et Nair, 2004). L'intérêt pour les jardins potagers avait diminué avec la disponibilité d'aliments cultivés industriellement, mais plus récemment, les jardins potagers ont gagné en popularité à la lumière de leur capacité à lutter contre la dégradation de l'environnement (Jose et Shanmugaratnam, 1993 ; Kumar et Nair 2004).
Mise en œuvre
L'organisation non gouvernementale américaine,Trees for the Future, a réussi à mettre en place des systèmes de type jardins potagers (qu'ils appellent « jardins forestiers ») en Afrique subsaharienne, dans des zones où l'agriculture est très problématique (Figure 7). Le système commence par la formation d'une clôture/périmètre fait de broussailles et de plantes ligneuses à croissance rapide telles que l'Acacia nilotica. Cette clôture empêche le bétail d’entrer dans le périmètre du jardin. Une fois le périmètre établi, une variété de cultures annuelles et d'arbres sont plantés qui poussent bien ensemble (par exemple, qui ne se font pas trop de concurrence pour des ressources telles que la lumière) et fournissent diverses sources de nourriture et de revenus au ménage tout au long de l'année. Le système est plus résistant que la culture de zones ouvertes où les dégâts causés par le vent et le manque d'eau créent de mauvaises conditions de croissance. Des cultures fourragères qui améliorent le sol sont également cultivées dans le système. Gliricidia sepium en est un exemple, car il fournit l'azote du sol en tant que légumineuse et constitue une bonne option d'alimentation pour le bétail ruminant (Trees.org, 2016).
Conclusion
En fonction des conditions de croissance dans un contexte donné, les jardins potagers varient dans le mélange d'espèces qu'ils contiennent. En général, cependant, ils partagent les principes suivants :
- l’intégration de canopée à plusieurs niveaux
- la plantation dense de cultures
- la proximité immédiate avec le domicile
Ces éléments font des jardins familiaux un choix viable pour l'agroforesterie tropicale (Kumar et Nair, 2004). Comme le propriétaire foncier est impliqué dans le choix des aliments qu’il désire et que le système est étroitement entretenu par les gardiens, les jardins potagers fonctionnent comme des systèmes agroforestiers qui offrent une durabilité ainsi qu'une nutrition et une sécurité alimentaire améliorées.
Références
Jose, D. et N. Shanmugaratnam. 1993. Traditional Homegardens of Kerala: a sustainable human ecosystem [Jardins potagers traditionnels de Kerala: un écosystème humain durable]. Agroforestry systems, 24(2): 203-213.
Kumar, B. M., et P.K.R. Nair. 2004. The enigma of tropical homegardens [L'énigme des jardins potagers tropicaux]. Agroforestry systems, 61(1-3): 135-152.
Puri, S., et P.K.R. Nair, P. K. R. 2004. Agroforestry research for development in India: 25 years of experiences of a national program [Recherche agroforestière pour le développement en Inde: 25 ans d'expériences d'un programme national]. Agroforestry Systems, 61(1-3): 437-452.
Trees.org. 2016. Trees for livestock [Des arbres pour le bétail]. (Site Internet Trees for the Future, trees.org, consulté en 2020).