Introduction
Qu’est-ce qu’un ravageur?
Un ravageur en agriculture est un organisme ou un agent infectieux qui provoque un stress ou endommage une plante ou un produit végétal souhaité. Par exemple, une mauvaise herbe est un ravageur si elle rivalise avec une culture pour l’obtention des ressources, causant à la culture un stress qu’elle n’aurait pas autrement eu. Les bactéries, les champignons et les virus infectieux sont responsables de maladies et sont donc des ravageurs. Ces petits ravageurs sont transférés d’une plante à une autre par l’eau, par l’air, par des insectes ou par des animaux plus grands (y compris les humains). Les ravageurs les plus connus sont les insectes, allant de la petite mouche blanche au grand essaim de sauterelles. Les ravageurs plus grands tels que les oiseaux, les souris et les lapins peuvent également causer des dégâts dans le champ.
Certains ravageurs s’attaquent à des produits agricoles entreposés, tels que les céréales et les légumineuses (Sallam, 1999; Manandhar et al., 2018). Cependant, cet article se concentrera sur la gestion préventive des nuisibles sur le terrain. Dans la suite de cet article, le terme « ravageur » se réfère uniquement aux ravageurs agricoles qui affectent les cultures dans le champ et se concentre principalement sur les insectes ravageurs.
Dans le monde, environ 1 million d’espèces d’insectes ont été nommées. Les scientifiques estiment que plus de 5,5 millions d’espèces supplémentaires existent mais restent à découvrir (Stork, 2018). La grande majorité des espèces d’insectes sont bénéfiques ou ont peu d’impact sur la production végétale ou l’activité humaine. Cependant, une petite partie (peut-être seulement 1% des espèces d’insectes) sont considérées comme des ravageurs (Omkar, 2018). Actuellement, les ravageurs agricoles les plus sévères sont les espèces non indigènes qui ont été introduites et disséminées dans une région, par exemple par l’importation et l’exportation de produits agricoles, dans/sur de la matière végétale, dans le sol ou suite à des événements météorologiques violents. Les prédateurs naturels qui, autrement, garderaient leurs populations en équilibre peuvent ne pas être présents en dehors des zones d’origine des insectes. Parfois, des insectes indigènes qui n’avaient pas d’effet antérieur sur les cultures des agriculteurs passent de leurs plantes hôtes à de nouvelles espèces que les agriculteurs commencent à cultiver; cela peut amener les insectes à devenir des ravageurs. Cependant, veuillez comprendre que la majorité des insectes n’endommagent pas les cultures. En fait, beaucoup sont des éléments importants d’un plan de lutte intégrée contre les ravageurs, car ils aident à maîtriser les pullulations d’autres espèces d’insectes
Préoccupations en matière de lutte antiparasitaire
Les pesticides sont devenus un élément essentiel d’une production alimentaire durable pour répondre aux besoins d’une population mondiale croissante. Cependant, l’utilisation généralisée des pesticides pose des problèmes pour la santé humaine, l’environnement et la durabilité à long terme. À titre d’exemple, le processus de résistance des ravageurs aux pesticides réduit l’efficacité à long terme de ces pesticides.
Les changements climatiques, l’introduction de nouveaux ravageurs et plusieurs autres facteurs ont accru la pression des ravageurs sous les tropiques, où l’insécurité alimentaire est déjà une préoccupation majeure. Les ravageurs contribuent grandement aux pertes de récoltes et les agriculteurs des régions à ressources limitées subissent certains des effets les plus importants (Chakraborty et Newton, 2011). Par exemple, au cours des trois dernières années en Afrique de l’Est, la sécheresse combinée à l’invasion de la chenille légionnaire d’automne ont entraîné des pertes de récolte de maïs pouvant atteindre 100% pour certains agriculteurs (FAO, 2017; Sisay et al., 2019).
La lutte intégrée
La situation mondiale actuelle requiert une approche multidimensionnelle de la lutte antiparasitaire. Pour être largement applicable, cette approche doit fournir aux agriculteurs des options pour lutter contre les ravageurs à différentes échelles de la production (des petites exploitations aux très grandes exploitations) avec une diversité de ressources. La lutte intégrée, une stratégie basée sur les innovations des agriculteurs, est hautement adaptable à des contextes spécifiques et réduit la dépendance aux pesticides tout en reconnaissant leur utilisation. La lutte intégrée gagne du terrain depuis 1989; en particulier, les fermes-écoles ont efficacement sensibilisé les agriculteurs à la lutte intégrée (Peshin et al., 2009).
La lutte intégrée est une approche de gestion qui se concentre sur le système dans son ensemble et vise à prévenir à long terme les ravageurs en utilisant une combinaison de stratégies de contrôle préventives et suppressives. Le plan de lutte intégrée d’un agriculteur individuel devrait constamment s’améliorer au fur et à mesure qu’il évolue, comme le montre la figure 1. Cet article abordera chaque étape du cycle d’amélioration de votre plan de lutte intégrée en commençant par la connaissance.
La Connaissance
L’apprentissage est utile à tout moment dans une stratégie de lutte intégrée en constante amélioration, mais peut s’avérer particulièrement avantageux lors du démarrage d’un plan de lutte intégrée. L’obtention de certaines informations importantes peut nécessiter la collaboration de la communauté.
Identifier les ravageurs importants dans la région
La pression saisonnière des insectes peut changer d’année en année en raison de l’introduction de nouveaux ravageurs issus du commerce mondial et / ou de la propagation abiotique de ravageurs et de maladies. Néanmoins, il est important de prendre note des ravageurs que les agriculteurs voient régulièrement au cours des différentes saisons culturales. Cela vous aidera à comprendre quels ravageurs sont communs et à quel moment ils ont tendance à apparaitre chaque saison.
Connaitre les cycles de vie des ravageurs importants
La durée de vie et le cycle de vie des ravageurs varient énormément. Vous devriez pouvoir identifier les ravageurs courants à différents stades de leur vie, tels que les œufs, les larves, les nymphes, les pupes et les adultes (Figure 2). Si vous pouvez reconnaître les étapes du cycle de vie des ravageurs, vous serez plus en mesure d’intervenir, car certaines interventions ne sont efficaces qu’à certaines étapes de la vie. Des informations telles que la durée de vie et / ou la présence d’un stade ailé vous permettent d’estimer le taux potentiel de propagation et / ou de mobilité de la population de ravageurs.
Identifier les ennemis naturels des ravageurs importants
Les ennemis naturels des ravageurs peuvent vivre dans l’environnement et permettent déjà de contrôler naturellement la population de ravageurs. Certains ennemis naturels sont bien connus (Figure 3), tandis que d’autres peuvent être déterminés en observant attentivement les interactions entre les ravageurs et les autres espèces. Une fois que vous connaissez des ennemis naturels, vous pouvez noter leur abondance relative avant et pendant la saison des cultures.
Déterminer les facteurs dans la zone de culture qui affectent la pression des ravageurs
Accordez de l’attention aux facteurs dans la zone de culture qui affectent la pression des ravageurs. Ceux-ci peuvent être environnementaux, telles que les tendances observées dans le champ pendant et après la saison des cultures. Ils peuvent également comprendre des dynamiques culturelles, économiques, politiques et sociales. Voici quelques exemples de questions pouvant faire l’objet de réflexion et de discussion au niveau communautaire:
- Est-ce que tout le monde sème en même temps? Certains ravageurs n’affectent les cultures que pendant des périodes spécifiques du développement des plantes. Si tous les agriculteurs d’une région sèment une culture en même temps, ils subiront vraisemblablement tous la même pression parasitaire. Cependant, si la culture d’un agriculteur est en retard par rapport à celles de tous les autres, cet agriculteur risque de subir une pression de ravageurs nettement plus importante.
- Est-il socialement et culturellement acceptable d’appliquer des pesticides dans la région? Si l’Etat restreint l’utilisation de certains pesticides, les agriculteurs devraient suivre les réglementations et les directives définies par les autorités locales. Si certaines applications de pesticides sont d’une manière ou d’une autre socialement inacceptables, les agriculteurs devraient s’assurer que la communauté soit au courant de leur plan de lutte intégrée, de sorte que la communauté puisse réagir de la manière qui lui convient le mieux. Par exemple, si un agriculteur applique des pesticides sur les cultures situées à côté d’une école, la communauté peut indiquer que cela doit être fait lorsque les élèves ne sont pas à l’école pendant un certain temps. La communauté peut également demander à l’agriculteur d’installer une haie entre son champ et l’école. La communauté a-t-elle exprimé des objectifs en matière de lutte contre les ravageurs?
- Quelles options de lutte sont réalisables compte tenu des ressources disponibles? Énumérez les techniques de lutte antiparasitaire actuellement utilisées et notez leur efficacité (en sachant que cela sera probablement subjectif). Quelles sont les proportions de temps, de ressources et d’efforts consacrées actuellement à la lutte antiparasitaire? Le manque de ressources peut limiter le nombre de techniques de lutte antiparasitaire durables et réalisables.
La connaissance est un élément important de la stratégie de lutte intégrée. Elle responsabilise les agriculteurs en sensibilisant davantage les populations aux caractéristiques des ravageurs et en les aidant à changer leurs mentalités, afin qu’ils se concentrent de manière proactive sur la prévention des problèmes d’insectes ravageurs au lieu d’attendre de manière réactive de voir et de traiter les problèmes qui pourraient survenir.
La Prévention (Figure 4)
Lorsque le sujet de la lutte contre les ravageurs agricoles est mentionné, la plupart des gens pensent d’abord à la surveillance des ravageurs ou à l’intervention visant à réduire les ravageurs: le dépistage, l’identification des ravageurs et / ou l’application de pesticides sont des pratiques spécifiques. Cependant, la prévention est une stratégie clé souvent négligée que les agriculteurs peuvent utiliser pour minimiser la probabilité de problèmes d’insectes ravageurs.
La prévention des ravageurs (parfois appelée évitement des ravageurs) est la minimisation délibérée du potentiel de présence des ravageurs dans le champ et est le fondement de la lutte intégrée. Les mesures préventives constituent le fondement de la lutte intégrée, réduisant au minimum les risques de dégâts aux cultures. Parmi toutes les méthodes de lutte contre les ravageurs (biologiques, physiques, culturales et chimiques, par exemple), certaines techniques sont préventives tandis que d’autres sont suppressives. Les techniques préventives créent des conditions défavorables pour les ravageurs, par exemple en limitant leur accès à l’eau, à des sources de nourriture ou à un abri. Les techniques suppressives tuent ou piègent les ravageurs, réduisant les populations existantes.
Par les cultures
Choisir des cultures ou des variétés les plus aptes à résister aux insectes
Les cultures diffèrent par leurs défenses naturelles contre les insectes ravageurs, de même que les variétés de cultures individuelles. Les plantes se défendent activement contre les ravageurs de plusieurs manières.
Les plantes non préférentielles ont une caractéristique (couleur, odeur, toxicité ou texture, par exemple) qui les rend indésirables pour les ravageurs. Par exemple, diverses espèces de haricots ont des trichomes (poils de plantes spécifiques) qui piègent les insectes ou les dissuadent de se poser ou de pondre leurs œufs sur les feuilles. Autre exemple, certaines plantes ne sont pas bonnes au goût ou sont toxiques, ce qui dissuade les animaux ravageurs de s’en nourrir (au moins une deuxième fois).
Les plantes résistantes réagissent aux dégâts causés par les ravageurs de manière à réduire l’ampleur des dégâts que le ravageur peut causer. De nombreux cultivars résistants ont été développés par sélection des cultures. L’Institut international de recherche sur le riz a mis au point divers cultivars résistants. Des programmes de sélection du sorgho ont conduit à une résistance de la plante hôte pour lutter contre le moucheron du sorgho, la punaise verte, les acariens, les pucerons et les chenilles (Sharma, 1993). L’Institut international d’agriculture tropicale a mis au point des variétés de manioc résistantes à la maladie de la mosaïque du manioc et à la maladie de la striure brune du manioc (Hahn et al., 1980).
Les plantes tolérantes sont plus susceptibles de rester relativement en bonne santé et de conserver leur rendement après que les ravageurs les ont endommagées. Elles peuvent lutter contre les maladies et/ou guérir après des dégâts déjà causés. Les phytogénéticiens sélectionnent souvent la caractéristique de tolérance des cultures. Les tomates et le concombre ont des niveaux de tolérance variables aux infections virales du virus de la jaunisse de la tomate et du virus de la mosaïque du concombre, respectivement (Pagán et García-Arenal, 2018).
Maintenir la résistance des plantes aux ravageurs / maladies
La santé du matériau de multiplication contribue à l’établissement d’une culture performante. Assurez-vous que les semences que vous collectez et conservez soient pleinement développées et mûres. Choisissez des semences saines / du matériau de propagation sain, exempt de maladie, viables (vivants) et vigoureux (fort). Certaines maladies se propagent par le biais du matériau de multiplication infecté tel que les boutures. Tout au long de la saison des cultures, surveillez la résistance ou la tolérance des plantes, marquez celles qui présentent une plus grande résistance et conservez le matériau de propagation de ces plantes spécifiques.
Lorsque les plantes ont accès aux ressources dont elles ont besoin, elles peuvent souvent lutter contre les ravageurs et les maladies. Lorsqu’elles manquent des ressources nécessaires, elles deviennent faibles et sont incapables de récupérer aussi rapidement. Pour réduire ces risques, semez à temps, avec le bon espacement, et satisfaites aux exigences des cultures en eau et en éléments nutritifs. Cela peut requérir une application fractionnée d’intrants (par exemple du fumier ou du compost) plusieurs fois au cours de la saison des cultures, afin de fournir aux cultures suffisamment d’éléments nutritifs pour se développer à différents stades de développement.
Pratiquer l’assainissement dans le champ
Les ravageurs restent parfois et se multiplient sur des plantes non cultivées telles que les mauvaises herbes qui poussent parmi les cultures. Vous pouvez aider à maîtriser les populations de ravageurs en réduisan perturbant leur habitat autour de la culture t ou en. Arrachez les plantes adventices/mauvaises herbes qui créent un habitat pour les ravageurs, ainsi que les plantes ou les résidus de plantes qui sont malades. Un bon assainissement dans le champ signifie également le nettoyage du matériel après que l’on s’en soit servi pour travailler autour des plantes infectées. Si vous utilisez des élagueuses sur des cultures infectées, assurez-vous de stériliser l’outil (par la chaleur, de l’alcool isopropylique ou du vinaigre) avant de l’utiliser sur des cultures non infectées, afin de réduire les risques de transmission de maladies.
Rotation des cultures (dans le temps et / ou dans l’espace)
Les cultures de la même famille ont tendance à être sensibles à des ravageurs et à des maladies similaires. La rotation des cultures dans le temps et / ou dans l’espace peut briser le cycle de vie d’un ravageur en arrachant la culture hôte dont il a besoin pour survivre. Une possibilité consiste à effectuer la rotation d’un champ spécifique avec des cultures sensibles à différents ravageurs, dans le temps (Figure 5A). Les cultures qui dissuadent ou tuent les ravageurs peuvent être incluses dans les programmes de rotation des cultures; Par exemple, vous pouvez effectuer une rotation des cultures sensibles aux nématodes avec un nombre quelconque de cultures éliminant les nématodes (voir EDN 75 pour certaines possibilités).
Dans les zones où plusieurs cultures sont cultivées à la fois, vous pouvez effectuer une rotation de groupes de cultures dans l’espace et dans le temps (Figure 5B). Le fait de transférer les plantes de la culture hôte d’un endroit à un autre aidera à réduire les populations de ravageurs au fil du temps.
Vous devrez peut-être songer à semer vos cultures en sachant à quel moment les populations d’insectes ravageurs risquent de devenir un problème. Si un ravageur particulier entre en dormance pendant un certain temps (en raison du temps froid ou sec) et que vous semez avant l’apparition du ravageur, les plantes peuvent prendre une longueur d’avance et se fortifier avant que les ravageurs ne soient abondants. Toutefois, notez que si les agriculteurs de votre région sèment à des moments différents, les cultures de certains agriculteurs risquent de subir une plus grande pression de la part des ravageurs du fait qu’ils aient semé de manière asynchrone. Assurez-vous de savoir comment des décisions telles que le moment des semis sont prises aux niveaux individuel et communautaire. Des exemples culturels préventifs spécifiques peuvent être trouvés dans le tableau 1.
Stratégie | Description | Exemple |
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Rompre le cycle des ravageurs par la rotation des cultures | Perturber le cycle normal des ravageurs par la rotation des cultures. | Pour lutter contre le charançon de la patate douce, alternez les endroits de votre jardin/agriculture où vous les plantez chaque année, car c’est un insecte qui vit dans le sol pendant tout son cycle de vie. |
Rompre le cycle des parasites par des moratoires | Limiter la plantation d’une culture à une certaine période de l’année. | Chaque année, lorsque le virus de la frisolée jaune de la tomate ou d’autres virus transmis par les mouches blanches sont les plus répandus, aucune tomate n’est plantée dans la ferme (en Floride, cela va de juin à septembre). |
Assainissement de la ferme | Eliminez les « volontaires » | Dans le cas de la patate douce ou de la tomate, toutes les plantes « spontanées » qui poussent là où elles ne sont pas souhaitées doivent être éliminées pour empêcher les populations de parasites de revenir ou de se développer. |
Physique/mécanique
Les mesures préventives mécaniques excluent physiquement les ravageurs de la culture. Elles comprennent les paillis (plastique, papier ou plantes vivantes), les filets et les couvertures de rangées. Des Tranchéees [http://edn.link/jypmaf] et des clôtures [http://edn.link/tn23] sont creusées ou établies sur le périmètre de la zone de plantation pour empêcher les ravageurs d’entrer physiquement dans la zone de production. Les stratégies mécaniques peuvent être efficaces contre une ou toutes les étapes du cycle de vie d’un ravageur. Les tranchées, par exemple, sont efficaces contre les stades rampants du cycle de vie d’un ravageur, mais ne protègent pas contre les insectes volants. Certains paillis peuvent aider à éliminer les mauvaises herbes, mais peuvent attirer ou abriter des ravageurs comme les limaces. Les stratégies préventives mécaniques peuvent nécessiter beaucoup de travail et de ressources. Il faut donc s’assurer d’évaluer les avantages de ces stratégies avant d’y investir.
Stratégie | Description | Exemple |
---|---|---|
Filets de protection | Exclusion des insectes de la zone de culture. | Les vieilles moustiquaires qui n’ont pas été trempées dans des produits chimiques peuvent être réparées et utilisées pour exclure les insectes volants qui sont plus gros que les trous de la moustiquaire. Cette méthode est plus pratique dans les petites parcelles, comme les parcelles de production de semences. ATTENTION : cette méthode peut également exclure les pollinisateurs de votre culture et devra donc être retirée lorsque la culture fleurira. |
Pots/ Recipients | L’utilisation de récipients avec un sol propre peut minimiser l’impact des pathogènes ou des insectes transmis par le sol. | La culture de solanacées (sensibles aux nématodes) comme les tomates ou les poivrons dans des pots dont le sol a été solarisé ou provenant d’une zone riche en matières organiques peut contribuer à minimiser l’impact des nématodes à galles sur les racines et la santé des plantes. |
Biologique
On peut soutenir que les moyens les plus durables de prévenir les problèmes de ravageurs à long terme sont liés à la gestion de l’habitat. Cette approche comprend la conception de systèmes de manière à éloigner les ravageurs des cultures agronomiques ou à créer des conditions plus favorables pour leurs ennemis naturels. Presque toutes les méthodes et techniques de gestion de l’habitat augmenteront la diversité globale des plantes d’un système. Gurr et al. (2003) expliquent en quoi la diversité des plantes contribue à la lutte antiparasitaire tout en limitant les intrants. Les auteurs décrivent également comment les avantages de la diversité dans les systèmes agricoles vont au-delà de la lutte contre les ravageurs.
La conservation de zones indigènes autour des cultures peut aider à prévenir les ravageurs de plusieurs manières. Les plantes indigènes abritent des insectes utiles qui s’attaquent aux ravageurs ou courent après leurs ressources. Les haies autour des cultures peuvent également bloquer visuellement ou physiquement l’entrée de certains ravageurs.
Parfois, un agriculteur plante une culture piège sur le périmètre extérieur de la parcelle. Une culture piège est une plante hôte préférée pour un ravageur qui affecte également une culture primaire ; en le plantant autour du périmètre, le ravageur est éloigné de la grande culture pour infester la culture piège à la place. Sur certaines cultures pièges, les ravageurs ne peuvent pas terminer leur cycle de vie, de sorte que les agriculteurs n’ont pas besoin de gérer la culture piège. Dans d’autres situations, pour briser le cycle de vie d’un insecte nuisible, les agriculteurs récoltent puis détruisent les cultures pièges, généralement en donnant le matériel végétal aux animaux ou en le brûlant.
Les agriculteurs peuvent pratiquer la culture intercalaire avec des plantes compagnes. Les plantes compagnes ont des effets bénéfiques sur les cultures de différentes manières. Certaines repoussent des ravageurs auxquels les cultures de rente sont vulnérables ou sensibles (Tableau 3). D’autres plantes compagnes attirent les prédateurs naturels des ravageurs.
Stratégie | Description | Exemple |
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Plante compagne | Protège les cultures des parasites | Les soucis/calendula peuvent réduire un certain nombre de parasites dans diverses cultures notamment, en dissuadant les nématodes à galles qui détruisent généralement les cultures de solanacées (pour plus d’information sur les soucis, veuillez consulter EDN 132 [http://edn.link/marigold]). |
«Repulsion-attraction» | Ce système intègre en même temps des cultures pièges et des plantes compagnes qui repoussent les ravageurs. | Le Centre international de physiologie et d’écologie des insectes et l’Institut de recherche agricole du Kenya ont mis au point un système, décrit dans EDN 116 [http://edn.link/edn-116] qui utilise l’herbe à éléphant ou herbe du Soudan pour attirer les parasites hors de la culture et l’espèce desmodium ou herbe de mélasse pour repousser les parasites hors de la culture. |
Chimique
Les pulvérisations chimiques préventives peuvent être mises en œuvre lorsque l’on s’attend à l’arrivée des ravageurs sur la base des expériences de la saison précédente ou selon un calendrier établi pour empêcher les ravageurs d’entrer dans une zone ou pour contrôler les ravageurs qui entrent tôt avant que les populations ne puissent augmenter. Cette pratique fait recours à des ressources qui peuvent être limitées et peut entraîner une résistance aux pesticides. Elle n’est donc pas fortement recommandée, sauf si des ravageurs ont été remarqués à proximité de votre z one de culture. Des exemples de stratégies sont expliqués dans le tableau 4.
Stratégie | Description | Exemple |
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Appliquer les produits chimiques pour prévenir les maladies | A l’approche d’une saison durant laquelle vous avez remarqué des problèmes de maladies dans le passé, appliquer un insecticide chimique. | Appliquer du cuivre sur les arbres fruitiers tels que les manguiers pour lutter contre l’anthracnose et d’autres champignons pathogènes. Cette mesure s’applique surtout à l’approche de la saison des pluies, lorsque les maladies fongiques sont les plus répandues. |
Apply chemicals to prevent insect pest population buildup. | For highly detrimental pests, some farmers apply chemicals preventatively. | Bacillus thuringienses var. kurstaki pour le contrôle précoce des lépidoptères. Si vous voyez des papillons adultes ou des papillons de nuit autour de vous, vous pouvez prendre cela comme une indication pour appliquer à titre préventif, même si vous n’avez pas encore de dégâts causés par des chenilles dans votre champ. Assurez-vous, avec le Bt, que vous alternez les souches (produits) afin que les ravageurs ne développent pas de résistance. |
Après avoir pris des mesures de précaution spécifiques à votre région et mis en œuvre des pratiques qui empêchent les ravageurs d’entrer ou de se multiplier dans votre zone de production, vous devrez surveiller les populations de ravageurs et intervenir avant que les insectes ravageurs ne causent trop de dégâts aux cultures, ou lorsqu’ils causent déjà des dégâts.
Observation
Lorsque les insectes sont présents en petit nombre, il peut être difficile de déterminer si un insecte particulier est un ravageur des cultures. Les ravageurs sont souvent définis en fonction de leur comportement alimentaire; à quelle vitesse ils se reproduisent; s’ils ont ou non des ennemis naturels présents; s’ils transmettent des maladies aux humains, au bétail ou aux plantes; et / ou s’ils contaminent le produit alimentaire final. Le tableau 5 répertorie les pièces buccales et le type de métamorphose des ordres d’insectes qui comprennent les ravageurs agricoles courants. Le tableau donne également des exemples d’espèces d’insectes de chaque ordre. Le type de pièces buccales et le type de métamorphose sont des attributs utiles à connaître, car ils peuvent indiquer où un insecte ravageur pourrait être trouvé, le type de dégât qu’il pourrait causer et la meilleure façon de le traiter.
Tableau 5. Groupes, pièces buccales, type de métamorphose et exemples spécifiques d'ordres d'insectes nuisibles courants. | ||||
Ordre | Groupes | Pièces buccales | Metamorphose | Exemple |
Coléoptères | scarabées charançons |
mâcheuses | complète | Charançon de la patate douce (Cylas formicarius) |
Diptères | mouches | suceuses/foreuses/lapeuses | complète | Mouche Méditerranéenne des Fruits (Ceratitis capitata) |
Hémiptères | vraies punaises pucerons cicadelles |
piqueuses-suceuses | incomplète | Cicadelles peintes (Endria sp.) |
Lépidoptères | papillons papillons de nuit |
mâcheuses (stades immatures) | complète | Légionnaire d'automne (Spodoptera frugiperda) et mineuse de la tomate (Tuta absoluta) |
Orthoptères | sauterelles grillons |
mâcheuses | incomplète | Le criquet pèlerin (Schistocerca gregaria) |
Thysanoptères | thrips | rapeuses-suceuses | complète (modifiée) | Le thrips africain (Ceratothripoides brunneus) |
La métamorphose décrit la façon dont un insecte passe d’un stade immature à un stade adulte. En métamorphose incomplète, les insectes immatures ressemblent et agissent de manière très similaire aux adultes. Les insectes qui subissent une métamorphose complète passent par un stade nymphal où ils passent d’une forme à quelque chose de complètement différent (par exemple, une chenille se transforme en papillon). Ces insectes à leurs stades immatures ne ressemblent généralement en rien aux adultes, se trouvent souvent à différents endroits et peuvent être beaucoup plus difficiles à identifier. Par exemple, de nombreux coléoptères immatures vivent sous terre ou creusent des tunnels dans les racines, mais les adultes vivent sur la partie aérienne de la plante. Souvent, un insecte n’est qu’un ravageur à un stade de la métamorphose complète; de nombreux papillons diurnes et papillons nocturnes ne se nourrissent pas à l’âge adulte et peuvent même être des pollinisateurs bénéfiques, mais les chenilles (stade immature/larvaire) peuvent complètement défolier une culture. Il y a des exceptions à ces catégories, mais il est essentiel de comprendre comment les insectes se nourrissent et se développent pour réussir à lutter contre les ravageurs.
Les comportements alimentaires des insectes dépendent de leurs pièces buccales. Les insectes ayant des pièces buccales mâcheuses enlèvent des morceaux de tissu de feuille ou de fruit, laissant des trous dans la plante. Étant donné que ces insectes ingèrent généralement des tissus végétaux, les insecticides appliqués à la surface de la plante peuvent être efficaces. En revanche, les insectes aux pièces buccales suceuses ne se nourrissent pas de l’extérieur de la plante, mais consomment plutôt la sève à l’intérieur de la plante, tuant les cellules végétales. Dans cette situation, les dégâts aux plantes peuvent comprendre une déformation des feuilles, des poinçonnages jaunes ou des grains flétris. Étant donné que les insectes qui ont des pièces buccales suceuses se nourrissent uniquement des jus internes de la plante, les insecticides appliqués à la surface de la plante ne seront pas efficaces.
Les dégâts causés par l’alimentation des insectes, les toiles (Figure 6) ou toute autre activité des insectes peuvent ressembler à de nombreuses maladies bactériennes, fongiques (Figure 7) ou virales ou à des symptômes de carence en éléments nutritifs des plantes. Avant de prendre des mesures contre un insecte ravageur présumé, vérifiez que les symptômes que vous observez ne sont pas causés par une infection bactérienne, virale ou fongique. Les insecticides ne sont pas efficaces contre ces types d’infections et une mauvaise utilisation des insecticides gaspille les précieuses ressources des agriculteurs et peut tuer des insectes utiles. Pour des comparaisons visuelles des maladies courantes et des dégâts causés par les ravageurs, consultez cette ressource [http://edn.link/photoi].
Échantillonnage
Le but de l’inspection est d’estimer la population de ravageurs dans un champ ou un jardin, plutôt que de dénombrer ou de compter toute la population d’insectes. Cette estimation échantillonnée vous permet de déterminer si l’intervention pour lutter contre le ravageur vaut la peine d’y consacrer du temps, de l’argent et les impacts négatifs potentiels, ou si vous devez attendre et continuer de surveiller la population de ravageurs.
Vous pouvez échantillonner les insectes par des comportements actifs ou par des pièges passifs. Pour les deux méthodes, considérez attentivement où échantillonner; si vous ne le faites pas, les résultats pourraient être dénués de sens. Les populations d’insectes varient en densité dans un champ, alors assurez-vous de vérifier plusieurs zones de manière aléatoire. De nombreux insectes se rassembleront dans une zone d’un champ mais seront présents en nombres beaucoup plus faibles ailleurs. Si vous n’échantillonnez que dans la zone fortement infestée, vous pourriez penser que la population de ravageurs est beaucoup plus importante qu’elle ne l’est en réalité. Si vous échantillonnez ailleurs, vous pourriez commettre l’erreur inverse de croire que les niveaux d’insectes sont très bas, alors qu’ils ne le sont pas. En général, la meilleure façon d’échantillonner activement est de suivre un modèle «M» ou «W» (Figure 8) dans tout le champ ou jardin, en faisant 5 à 10 arrêts pour inspecter les plantes en vue de détecter la présence ou l’activité des insectes. Par exemple, lors de l’inspection de la chenille légionnaire d’automne dans le maïs, il est recommandé de faire 5 arrêts dans ce schéma et d’inspecter 20 plants de maïs consécutifs à chaque arrêt. Cela permet un échantillonnage aléatoire qui représente l’ensemble du champ. Lors du dépistage, faites également attention aux zones du champ qui pourraient avoir des dégâts plus graves que d’autres (par exemple, les bords du champ ont souvent des dégâts plus importants en raison des points d’entrée à partir des zones environnantes). Dans ces cas, vous pouvez utiliser des stratégies d’intervention uniquement dans ces domaines, mais pas dans le reste du champ. Pour plus d’informations sur la façon de surveiller, confère EDN 136 [http://edn.link/insectmonitoring] (Liptak et Motis, 2017).
L’échantillonnage actif
Vous pouvez effectuer un échantillonnage actif de différentes manières. Le filet de balayage est une façon d’estimer une population d’insectes dans tout un champ. Pour fabriquer un filet de balayage simple à partir de matériaux locaux, prenez un sac en tissu de couleur claire, ajoutez un anneau métallique ferme autour de l’ouverture (30 à 38 cm de diamètre) et attachez-le à un bâton ou à une perche (Figure 9). Les filets de balayage fonctionnent mieux pour les cultures basses telles que le riz et autres petits grains, ou les haricots non grimpants avant la floraison et les fruits - des plantes suffisamment résistantes pour supporter les dégâts sans perdre de fruits ni trop de masse de feuilles. Les filets de balayage fonctionnent également mieux pour les insectes qui se délogent facilement des plantes.
Le battage fonctionne bien pour les plantes trop grandes pour un filet de balayage. Pour utiliser cette technique, tapotez ou secouez des branches individuelles sur une bâche ou une feuille et notez le nombre et le type d’insectes qui tombent sur la bâche ou la feuille. Le battage fonctionne mieux par temps frais tôt le matin, lorsque les insectes sont plus susceptibles de tomber des branches au lieu de s’envoler.
Avec la technique d’indexation de la population, vous mesurez indirectement la population de ravageurs en observant les signes de dégâts causés par les insectes. Par exemple, vous pouvez estimer le pourcentage de défoliation des feuilles, la quantité d’excréments d’insectes (excréments), et/ou l’apparition de tentes, de nids, de toiles, de trous d’émergence ou de tunnels dans les fruits ou les tiges. Vous pouvez également écouter les bruits d’insectes, tels que lorsqu’ils mordent ou mâchent, pour vous aider à estimer les dégâts potentiels causés par les insectes.
Lorsque vous recherchez des preuves d’insectes nuisibles, assurez-vous de rassembler et d’enregistrer les données (y compris les observations). Les informations vous permettront de suivre les changements dans la population d’insectes tout au long de la saison de croissance; cela peut également vous aider à savoir quand faire le dépistage les saisons suivantes. Pour un exemple de fiche de dépistage élaborée par la Banque canadienne de céréales vivrières, consultez ce document [http://edn.link/faw]. Bien qu’utilisée à l’origine pour la légionnaire d’automne, la ressource peut être adaptée à d’autres ravageurs.
Certains ravageurs menacent la sécurité alimentaire régionale. Pour ces derniers, des ressources peuvent être disponibles pour surveiller la propagation, alerter les agriculteurs et sensibiliser la communauté et la région. Ces ressources ne doivent pas remplacer le dépistage actif dans un domaine particulier, mais peuvent vous aider à savoir quand vous concentrer sur le dépistage. Les exemples comprennent l’application mobile Fall Armyworm Monitoring and Early Warning System (FAMEWS) [http://edn.link/2gp74n] mobile app et Locust Watch [http://edn.link/6mzwhc] (pour le criquet pèlerin). Ces deux documents sont disponibles auprès de la FAO.
L’échantillonnage passif
L’échantillonnage passif comprend généralement l’utilisation de pièges à insectes. Les pièges vont des pièges à phéromones très sophistiqués et coûteux à un récipient rempli d’eau savonneuse. Lors de la fabrication d’un piège maison, tenez compte de la couleur du piège, comment l’insecte sera piégé dans ou sur le piège, et à quelle fréquence vous prévoyez de vérifier le piège. À titre d’exemple, vous pouvez utiliser de l’eau savonneuse dans des casseroles ou des plats colorés (souvent le jaune est le plus attrayant pour les insectes; Figure 10); des cartes recouvertes d’une matière collante puis suspendues à un arbre ou placées sur un pieu dans un champ; ou un piège à fosse fabriqué en enfouissant une tasse dans le sol, de sorte que les insectes qui se promènent au sol tombent à l’intérieur. Confère ce poste dún blog de recherche [http://edn.link/j4jfc2] pour une comparaison de ces trois types de pièges déployés dans un champ de sorgho à la ferme mondiale ECHO en Floride. Ajoutez toujours un peu de savon aux pièges contenant de l’eau, pour briser la tension superficielle de l’eau. Sinon, les insectes sont suffisamment petits pour rester à la surface de l’eau et s’échapper. Pour surveiller les ravageurs nocturnes tels que les papillons de nuit, vous pouvez envisager un piège à lumière. Les fruits ou autres attractifs, comme la viande, peuvent rendre un piège plus efficace ou peuvent même devenir le piège lui-même. Par exemple, dans les régions tempérées, lors de la surveillance de la mouche de la pomme (un ravageur des pommes), le piège est parfois une boule de plastique rouge recouverte d’une matière collante et parfois une vraie pomme recouverte d’une matière collante. Notez que ces pièges sont destinés à vous aider à déterminer le stade de vie du ravageur, à quel moment ils sont actifs et approximativement combien sont présents. Ils ne sont pas conçus pour attraper suffisamment d’insectes en vue de les éliminer
Si vous cultivez une culture de grande valeur, songez à acheter des appâts ou substances attractives à base de phéromones préparés en laboratoire (le cas échéant) pour vous aider à détecter des ravageurs spécifiques.
Les seuils d’intervention
L’une des décisions les plus difficiles que vous devrez prendre en tant qu’agriculteur est de déterminer quand une population de ravageurs est à un niveau suffisamment élevé pour que vous deviez intervenir pour en maîtriser la population.
La limite supérieure des dégâts (également connue sous le nom de niveau de préjudice économique; Figure 11) est le point auquel le profit perdu par les dégâts causés par les ravageurs est plus élevé que le coût qu’il faudrait pour intervenir. (Si vous utilisez un insecticide, les coûts comprendraient les matériaux et le temps passé au mélange, au chargement et à la pulvérisation.) Dans l’idéal, vous ne devriez jamais atteindre ce point, car vous devriez intervenir plus tôt.
La limite inférieure des dégâts (seuil économique) est le seuil d’action. À ce stade, vous ferez bientôt face à une perte économique si vous n’agissez pas rapidement. Lorsque vous vous trouvez à la limite inférieure des dégâts, vous devez prendre une décision sur la façon de maîtriser la population des ravageurs pour l’empêcher d’atteindre la limite supérieure des dégâts.
Les limites supérieures et inférieures varient d’un ravageur à l’autre et d’une culture à l’autre. Elles dépendent d’un certain nombre de facteurs, notamment la valeur des cultures, l’emplacement des dégâts causés par les insectes et la maturité des cultures. La valeur de la culture, le facteur le plus important, est basée sur la rentabilité financière et/ou le besoin de la culture comme nourriture pour la famille. Les cultures qui ont une plus grande valeur ont des limites de dégâts plus faibles. Les limites varient également en fonction du type d’insecte qui cause les dégâts et de la partie de la culture dont il se nourrit. Par exemple, les arbres fruitiers peuvent généralement tolérer un plus grand nombre d’insectes se nourrissant des feuilles que les insectes se nourrissant directement des fruits. Ainsi, les seuils de dégâts pour les arbres fruitiers seront généralement moins élevés pour les insectes se nourrissant des fruits plutôt que des feuilles. L’âge de la culture modifie également les limites, car les plantes tolèrent généralement plus de dégâts à certains stades de croissance. Par exemple, des graines nouvellement germées ou de petites greffes ne peuvent pas tolérer autant de dégâts que des plantes plus grandes et établies.
La présence d’insectes qui transmettent des maladies (vecteurs) entraîne également des limites de dégâts plus faibles. La présence d’un nombre relativement moindre de ces insectes peut causer des dégâts importants, bien au-delà des dégâts causés par les prélèvements alimentaires. Un exemple de vecteur est Bemisia tabaci, un aleurode qui transmet le virus de la mosaïque africaine du manioc.
Intervention
L’une des décisions les plus importantes que prend un agriculteur au cours d’une saison agricole est de savoir comment lutter efficacement contre les parasites pour préserver la productivité et la valeur économique d’une culture. La réaction d’un agriculteur lorsqu’il voit des ravageurs dans ses cultures ou ses céréales est d’intervenir pour protéger ses moyens de subsistance.
Donnez toujours la priorité aux options de lutte contre les ravageurs qui s’adaptent au contexte local et font recours aux ressources disponibles localement. Si une intervention nécessite des ressources extérieures à la communauté, vous devez d’abord envisager d’autres alternatives. Essayez d’établir des systèmes qui garantiront l’accès et la disponibilité à long terme de ces ressources. Il vous faudra peut-être:
- soutenir l’esprit d’entreprenariat local,
- élaborer un plan de gestion de l’organisme ravageur à l’échelle de la zone, afin que la charge incombe à l’ensemble de la communauté plutôt qu’à des agriculteurs individuels, ou bien
- mettre en place des systèmes de soutien gouvernemental ou organisationnel.
De plus, évaluez si une pratique sera culturellement appropriée. Cherchez à connaître l’opinion et les sentiments des membres de la communauté qui pourraient être affectés par le plan de lutte contre les ravageurs.
Lors du choix des options de lutte contre les ravageurs, utilisez les interventions qui sont efficaces, qui ont le moins d’impact sur la communauté et l’environnement environnants, et qui sont complémentaires lorsqu’elles sont intégrées. Lorsqu’on ne dispose pas d’informations sur une espèce ou une culture spécifique, il peut être nécessaire de tester des stratégies potentielles sur une petite zone afin de déterminer celle qui est la plus efficace. Parfois, les changements saisonniers normaux suffisent à maîtriser les maladies ou les ravageurs, sans autre intervention que l’ajustement du moment de la plantation. Par exemple, les maladies qui prospèrent dans des conditions humides peuvent pratiquement disparaître pendant la saison sèche. Cet article présente les options suppressives pour les situations qui nécessitent une intervention en réponse à des maladies ou des ravageurs observés. Les options de lutte contre les ravageurs sont abordées en-dessous des catégories mentionnées dans la figure 12. Les stratégies de suppression tuent ou piègent les ravageurs, réduisant ainsi les populations existantes.
Par les cultures
Les mesures de lutte culturale modifient l’environnement autour des plantes pour le rendre moins favorable aux ravageurs. Les ravageurs de votre/vos culture(s) principale(s) peuvent également être hébergés par d’autres espèces de plantes poussant dans ou près de votre champ ou jardin. Le fait d’éliminer ou de tailler ces plantes hôtes alternatives peut aider à réduire la population de ravageurs. Si vous faites recours de même à la lutte biologique, préservez – autant que possible – les arbres, les arbustes ou les mauvaises herbes proches de votre culture que les prédateurs naturels utilisent comme refuge, pour se nourrir et pour la nidification. Vous pouvez également faire usage de pratiques culturales sur votre culture principale (tableau 6). Les plants de tomates, par exemple, peuvent être gérés de manière à limiter les maladies bactériennes et fongiques. L’humidité dans le feuillage est la plus élevée autour des feuilles les plus proches du sol, c’est pourquoi ces maladies transmises par l’eau infectent généralement d’abord les feuilles inférieures, puis se propagent vers le haut au reste du feuillage. Lorsque vous enlevez les feuilles inférieures des tomates, vous réduisez l’humidité près de la surface du sol en augmentant le flux d’air (Figure 13). En procédant ainsi tôt dans la saison, vous réduisez le développement des maladies en début de saison.
Stratégie | Description | Exemple |
---|---|---|
Enlevez les parties/individus malades | Avec des outils stériles1, taillez les parties de plantes (feuilles) ou les plantes entières qui sont fortement malades ou infestées. | Pour les Cucurbitas (par exemple, les citrouilles) présentant des dégâts excessifs causés par les moisissures, vous pouvez enlever les feuilles fortement infestées et les donner aux animaux. Ne faites pas de paillage avec ces feuilles, car l'agent pathogène peut encore se propager. |
Eliminez les plantes hôtes alternatives | Avec des outils stériles1, éliminez les plantes hôtes alternatives qui sont fortement malades, infestées ou qui hébergent des vecteurs. | Si vous cultivez des agrumes, retirez l'arbre à feuilles de curry (Murraya koenigii) ou l'oranger jasmin (Murraya paniculata), qui sont les hôtes des psylles asiatiques des agrumes qui propagent la maladie du dragon jaune (Gast et al., 2018). |
Utilisation de systèmes d'irrigation efficaces | Pour réduire les maladies transmises par l'eau, irriguez en fonction des besoins des plantes et dirigez l'eau vers la base des tiges des plantes. | Passez de l'irrigation par aspersion (qui mouille les feuilles) à l'irrigation au goutte-à-goutte ou à l'arrosage manuel à la base des plantes. Soutenez les plantes à l'aide de piquets ou de treillis afin de minimiser le contact des feuilles des plantes avec l'humidité à la surface du sol. |
1Les outils peuvent être stérilisés avec de l'alcool isopropylique, du vinaigre, de l'eau de Javel ou à haute température pour tuer les agents pathogènes qui peuvent se trouver sur l'outil provenant d'une utilisation précédente. |
Physique/mécanique
Les interventions mécaniques de lutte contre les ravageurs sont généralement classées en deux catégories: passives et actives. Les options passives comprennent les pellicules, les poudres, les huiles, les savons et les pièges. Les pellicules telles que la kaolinite (Figure 14) peuvent dissuader les insectes de se poser sur les plantes et/ou les empêcher de s’en nourrir, mais ces pellicules doivent être réappliquées lorsque la plante génère une nouvelle croissance. Des poudres comme la terre à diatomées peuvent être placées autour de la base des plantes pour empêcher les insectes rampants d’accéder à la plante. Des poudres peuvent également être placées sur les feuilles pour empêcher les ravageurs de s’en nourrir. Les huiles et les savons qui tuent les ravageurs sont des mesures de lutte physiques parce que leur effet est à court terme et qu’ils agissent physiquement sur le ravageur en l’étouffant ou en décomposant les tissus extérieurs sensibles. Les huiles et les savons doivent entrer en contact avec les ravageurs et sont les plus efficaces contre les insectes à ventre mou comme les pucerons, les cochenilles, les aleurodes, les tétranyques et les lécanies. Des applications répétées sont souvent nécessaires pour maîtriser une population car les huiles et les savons sont plus efficaces pour contrôler les jeunes individus. Les pièges sont principalement utilisés pour surveiller les ravageurs mais peuvent avoir des applications pour réduire les populations de ravageurs (Tableau 7). Il est difficile de contrôler des populations importantes ou denses avec des pièges.
Les options de lutte mécanique active comprennent le ramassage manuel et l’élimination des ravageurs, les aspirateurs ou les souffleurs (pneumatiques) et l’immersion dans l’eau chaude. Le ramassage manuel des ravageurs sur vos plantes fonctionne bien pour les petites surfaces. Jason Weigner a partagé ce point de vue :
C’est un travail formidable pour lequel on peut faire appel aux enfants du quartier. Dans un village Ayore, on m’a demandé d’aider à lutter contre les cantharides qui mangeaient tous leurs piments. Il y avait juste assez de buissons pour que nous puissions les combattre rapidement en transformant la situation en un jeu avec les enfants. Nous avons fabriqué des pinces à scarabées à l’aide de bouteilles de coca avec de l’eau savonneuse dans le fond et c’était une course pour voir qui pouvait en attraper le plus!
Vous pouvez tirer ou écraser les chenilles à la main. Les scarabées, les punaises et autres gros insectes peuvent être mis dans un seau d’eau savonneuse. Le savon brise la tension de l’eau, ce qui fait que les insectes se noient dans le seau (Figure 15). Des aspirateurs de faible technicité aspirent les parasites des plantes dans des récipients qui sont ensuite jetés dans de l’eau savonneuse ; cette méthode est surtout utilisée pour collecter des spécimens en vue de l’identification des parasites. L’immersion dans l’eau chaude tue efficacement les mouches téphritides des fruits immatures (Diptera : Tephritidae) à l’intérieur des fruits de la mangue (Vincent et al., 2002).
Stratégie | Description | Exemple |
---|---|---|
Ramassage (à la main) |
Ramassez les insectes à la main et mettez-les dans un récipient d'eau savonneuse ou secouez-les de la plante directement dans le récipient. | Les punaises pentatomes (famille des Pentatomidae) endommagent les tomates, les grains de riz, et bien d'autres choses encore. Ramassez à la main les punaises pentatomes adultes le matin, pendant qu'elles sont engourdies. Cette pratique peut contribuer à diminuer les populations si elle est mise en œuvre tôt (peu après la détection des punaises puantes). |
Culture | Les mauvaises herbes sont éliminées en grattant la surface du sol avec un outil. L'outil coupe les pousses des racines des mauvaises herbes ou enterre complètement les mauvaises herbes. | Une sarcleuse à étriers ou une ratissoire oscillantehoe est utilisée pour couper les mauvaises herbes juste en dessous ou à la surface du sol. |
Pièges | Des pièges sont souvent utilisés pour la surveillance, mais peuvent également servir à maîtriser les populations de ravageurs dans des zones plus petites en éliminant des stades de vie spécifiques du ravageur ou en réduisant le nombre total. | Les pièges collants dans les pépinières ou les serres peuvent aider à maîtriser les populations d'aleurodes s'ils sont installés tôt, lorsque la population est moindre. Ils ne sont efficaces que contre les aleurodes adultes. |
Autres modifications mécaniques | La modification de l'environnement des plantes ou des semences peut tuer certains stades de vie des organismes ravageurs ou des populations entières d'organismes ravageurs. | Songez au: Chauffage solaire pour le charançon du niébé (Callosobruchus maculatus ; personnel de ECHO, 1992). |
Il existe également des techniques mécaniques/physiques pour combattre les ravageurs et les maladies dans les semences ou les grains stockés. Le polissage des grains pour enlever l’enveloppe extérieure de la graine avec des moulins mécaniques aide à éliminer les ravageurs avant le stockage. Une fois stockées, les céréales doivent être conservées dans des récipients hermétiques pour éviter les parasites et l’humidité ; des conditions sèches empêchent la croissance des moisissures. Vous pouvez également réduire ou remplacer l’oxygène pour modifier physiquement l’environnement dans les récipients de stockage scellés, tuant ainsi les parasites de stockage ou minimisant lesdégâts qu’ils causent. Des techniques telles que le vide et le remplacement de l’oxygène par du dioxyde de carbone sont examinées par Motis (2020) dans EDN 146 [http://edn.link/lowoxygen].
Biologique
La lutte biologique réduit les ravageurs par la gestion d’autres organismes vivants. Les approches biologiques de la lutte contre les ravageurs sont écologiquement rationnelles, sans danger pour l’environnement et se perpétuent d’elles-mêmes. La plupart des prédateurs naturels sont spécifiques à une espèce et ne constituent donc pas une menace pour les espèces non ciblées telles que les pollinisateurs [http://edn.link/6ryxxy]. Enfin, la lutte biologique apporte de la stabilité à un agroécosystème au fil du temps ; cela se produit lorsque les populations de ravageurs sont réduites, que les fluctuations des populations de ravageurs sont modérées et que moins d’interventions sont nécessaires. La lutte biologique seule n’est pas susceptible de résoudre un problème de ravageurs. Elle complète plutôt les autres stratégies de lutte, favorisant l’efficacité à long terme d’un plan de lutte intégrée.
Les prédateurs naturels sont probablement déjà présents et actifs dans votre région. Vous pouvez ajouter une composante biologique à votre stratégie de lutte intégrée en permettant simplement à ces prédateurs de prospérer. Pour obtenir des idées sur la façon d’attirer et de maintenir les prédateurs naturels dans votre jardin, lisez la section sur la gestion de l’habitat de cet article.
Vous pouvez également réintroduire des prédateurs naturels qui sont natifs d’une région mais qui l’ont quittée. Ce processus, appelé augmentation, est plus facile à mettre en œuvre s’il existe déjà des habitats de soutien qui peuvent accueillir des prédateurs naturels tout au long de l’année ; sans de tels habitats, l’agriculteur doit acheter et relâcher des prédateurs indigènes chaque saison. L’introduction de prédateurs non indigènes pour maîtriser les ravageurs locaux est appelée lutte biologique classique et est trop coûteuse et risquée pour la plupart des contextes de petits exploitants. Vérifiez auprès des services de vulgarisation locaux quels sont les programmes existants et quels sont les prédateurs disponibles pour la distribution et la mise en liberté. En général, les agences gouvernementales, les institutions éducatives ou d’autres organisations sont responsables de la recherche et de l’élevage de prédateurs indigènes ou exotiques (Tableau 8).
Stratégie | Description | Exemple |
---|---|---|
Prédateurs naturels | Un agriculteur conserve quelques plantes hôtes pour les ravageurs, des plantes qui nourrissent les prédateurs naturels adultes et/ou des plantes qui hébergent les prédateurs naturels pour encourager les populations locales. | Plantez quelques tournesols à l'arrière-saison, vers lesquels les punaises pentatomes se déplaceront, encourageant ainsi les punaises soldats (et autres prédateurs naturels) à rester dans la zone. |
Augmentation | Un entomologiste part à la recherche de prédateurs ou de parasitoïdes naturels indigènes qui ne sont plus dans la région et les ramène. | Achetez ou demandez des guêpes parasites qui ont été élevées par une université locale, un centre de recherche ou une agence gouvernementale. Une fois obtenues, vous pouvez les relâcher dans votre zone de production. Un exemple de jardinier pratiquant l'augmentation a été partagé par Noah Elhardt, membre du réseau. 1 |
Lutte biologique classique | L'entomologiste recherche des prédateurs ou des parasitoïdes potentiels non indigènes qui, une fois introduits, pourraient lutter contre le parasite. Les chercheurs élèvent les insectes potentiels, testent leur propension à être envahissants et écartent les prédateurs qui ne sont pas de bons candidats. | Introduction de la guêpe prédatrice (Tamarixia radiata) pour aider à maîtriser les nymphes du psylle asiatique des agrumes (Michaud, 2004). Cette initiative est généralement trop coûteuse pour les agriculteurs ou même pour les coopératives d'agriculteurs. |
Perturbateurs microbiens de l'intestin moyen | Les microbes qui, après avoir été consommés par un ravageur, produisent des toxines protéiques qui créent des trous dans l'intestin moyen du ravageur. | Certains Bacillus sp. sont commercialisés dans de nombreux endroits du monde et peuvent être appliqués par voie foliaire. Les parasites consomment alors les bactéries comme ils mangent les tissus des cultures. |
Champignons tueurs d'insectes | Certains champignons sont entomopathogènes, c'est-à-dire qu'ils parasitent les espèces de ravageurs et y accomplissent leur cycle de vie. | Le champignon Ophiocordyceps unilateralis accomplit son cycle de vie sur une seule espèce de fourmi formicine (Camponotus leonardi), en fabriquant une momie à partir de l'exosquelette de la fourmi (Shang et al., 2015). |
Les organismes bénéfiques chassent et tuent activement les ravageurs pour leurs besoins métaboliques ou reproductifs. Les prédateurs bénéfiques comprennent de nombreuses espèces de fourmis qui consomment de jeunes chenilles (Figure 16A), des pucerons et d’autres insectes à ventre mou. Les guêpes Prionyx chassent et consomment les sauterelles (Figure 16B). Les parasites bénéfiques, appelés parasitoïdes, déposent leurs œufs à l’intérieur d’un ravageur et finissent par le tuer (Figure 16C). Le groupe le plus connu de parasitoïdes est celui des guêpes parasites, très diverses. Chaque espèce de guêpe parasite dépose ses œufs à l’intérieur d’un hôte très spécifique, qui peut être un insecte à ventre mou comme un puceron ou une chenille, ou même un coléoptère à carapace dure. Pour chaque ravageur des cultures, il y a probablement au moins un parasitoïde qui le cible. Van Lenteren et al. (2018) décrivent l’utilisation de nombreuses espèces diverses pour la lutte biologique dans le monde entier.
La lutte biologique est un investissement à long terme. Les guêpes parasites, par exemple, ne contrôlent pas à elles seules les populations de chenilles actives, mais elles en réduisent le nombre dans les générations futures. C’est pourquoi la lutte biologique est un élément essentiel de la lutte intégrée.
Chimique
Un bref historique des pesticides
Tout au long de l’histoire et à travers les cultures, les agriculteurs ont utilisé diverses ressources, stratégies et pratiques pour lutter contre les pressions des insectes dans le champ. Les composés d’origine naturelle (par exemple, le soufre) sont utilisés comme pesticides depuis des milliers d’années. En revanche, les pesticides synthétiques ne sont fabriqués et utilisés que depuis les années 1940.
Tendances dans les pays du nord: La combinaison de la révolution industrielle et de la révolution verte dans les pays du nord a permis la diffusion relativement rapide et l’utilisation à grande échelle de pesticides synthétiques sans considération pour la santé humaine ou l’environnement. Des préoccupations liées à l’utilisation des pesticides sont apparues dans les années 1960, menant à la création d’agences de protection. À présent, les pesticides sont largement contrôlés par des réglementations gouvernementales qui varient d’un pays à l’autre, mais qui visent généralement à protéger les ouvriers agricoles, les manipulateurs de pesticides et l’environnement.
Tendances dans les pays du Sud: Dans les pays du Sud, l’accès aux pesticides synthétiques, leur utilisation et leur réglementation ont varié au fil du temps et d’une région à l’autre. L’utilisation de pesticides en Amérique du Sud et en Amérique centrale a augmenté au cours des trois dernières décennies, tandis que les autres régions tropicales sont restées à peu près les mêmes (FAOSTAT, 2019; Schreinemachers et Tipraqsa, 2012). Près de 25% des pays du Sud ne disposent pas de réglementation sur les pesticides et (lorsque cette réglementation existe) de sa mise en application. Cela est dû à l’insuffisance des ressources, au manque de stimulation à la mise en application, à la limitation des normes environnementales et au manque de cohésion entre les ministères concernés (Phung et al., 2012; Schreinemachers et Tipraqsa, 2012; Kegode, 2019). Souvent, les agriculteurs ne sont pas suffisamment informés sur la manière de bien mélanger et manipuler les pesticides, éliminer leurs contenants de pesticides et d’utiliser un équipement de protection individuelle. Dans le but d’unifier les normes internationales en matière de gestion des pesticides et de réduire certains des effets négatifs des lacunes réglementaires, la FAO et l’OMS ont publié conjointement le Code conduite international sur la gestion des pesticides.
Les options chimiques, comme nous les appelons dans cet article, sont celles qui agissent activement contre les ravageurs par le biais de substances toxiques ou répulsives. Les méthodes de lutte chimique comprennent les pesticides naturels et synthétiques 2. L’ingrédient actif d’un pesticide est la partie qui est toxique ou répulsive. Le reste du pesticide est constitué d’ingrédients inertes. Il est possible de sélectionner des insecticides naturels et/ou synthétiques qui sont “biorationnels” dans le sens où ils ciblent des ravageurs spécifiques, ont un impact minimal sur l’environnement et ont une toxicité faible ou nulle sur les espèces non ciblées.
Mode d’action
Le mode d’action d’une intervention chimique décrit la manière dont un pesticide, qu’il soit naturel ou synthétique, lutte contre le parasite. Les modes d’action fondamentaux sont résumés dans le tableau 9.
Mode d’action | Explication | Exemple(s) synthétique(s) | Exemple(s) naturel(s) |
---|---|---|---|
Inhibiteurs | Inhiber la croissance des parasites, la synthèse des enzymes, la mue, la création de chitine ou d'autres voies métaboliques importantes. | Organophosphates Bromure de méthyle Carabamates |
Décaléside (provenant de Decalepis hamiltonii) et Roténone (présente dans de nombreuses plantes, dont Tephrosia vogelii) |
Bloqueurs de canaux | Bloquer les canaux des voies neurologiques ou d'autres canaux métaboliques importants (par exemple, le sodium). | Indoxycarbone | Tétrodotoxine (de Taricha granulosa) |
Modulateurs | Maintenir les systèmes neurologiques ou métaboliques ouverts, provoquant souvent des déséquilibres dans un ou plusieurs sens; Il en résulte souvent une perturbation de l'alimentation. | DDT Néonicotinoïdes Pyréthroïdes |
Pyréthrine Nicotine Capsaicinoïdes (dans les piments forts)) |
Imitateurs d'hormones juvéniles | Détruire et empêcher la métamorphose | Analogues d'hormones juvéniles | Certaines Echinacea spp. imitent les hormones des adultes |
Inconnu | Le mode d'action de certains pesticides est encore inconnu.Certains pesticides ont plus d'un mode d'action | Azadirachtine (dans le neem, Azadirachta indica) |
Lors de l’élaboration d’un plan de lutte contre les ravageurs, il faut choisir des pesticides ayant des modes d’action différents et programmer leur application de manière à varier le mode d’action. La diversification des modes d’action augmente la probabilité de maîtriser des populations entières de ravageurs (par exemple, tous les stades de vie) et prévient la résistance aux pesticides.3 Les catégories, descriptions et exemples d’interventions chimiques sont présentés dans le tableau 10.
Stratégie | Description | Exemple |
---|---|---|
Produits chimiques naturels | Produits chimiques extraits de sources naturelles. Ils ne sont pas toujours les plus sûrs et peuvent nécessiter un EPI pour leur application et des restrictions quant au lieu et au moment où vous pouvez les utiliser. | L'azadirachtine est extraite des graines et des feuilles de neem (à une concentration plus faible) et appliquée sur les cultures pour lutter contre divers parasites, principalement des insectes piqueurs-suceurs. |
Produits chimiques synthétiques | Produits chimiques manufacturés. Ils peuvent être plus ou moins toxiques que les produits chimiques naturels. | Le pyréthroïde est un composé manufacturé qui imite les pyréthrines naturelles (produites naturellement par les fleurs de chrysanthème). |
Produits chimiques ciblés | Produits chimiques spécifiques à une espèce ou à un groupe d'insectes. Ces produits chimiques n'ont pas d'impact sur les organismes en dehors d'une gamme étroite d'espèces cibles. | Les carabamates contenant du chlore, comme le RynaXypyr®, ciblent les lépidoptères immatures, mais pas les autres groupes d'insectes. |
Produits chimiques à large spectre | Produits chimiques qui affectent largement plus que l'espèce du ravageur que vous essayez de maîtriser. | Les pyréthrines et les pyréthroïdes tuent les fourmis, les moustiques, les papillons de nuit, les mouches, les puces et ont un impact sur d'autres organismes, notamment les abeilles et les poissons. |
Application préventive | Application de produits chimiques avant qu'un organisme ravageur ait été identifié et échantillonné. Soyez prudent dans l'utilisation d'applications préventives, car elles peuvent entraîner une résistance aux pesticides avec le temps en raison de l'exposition fréquente de l'organisme ravageur au produit chimique. | Application d'imidaclopride, un pesticide systémique (absorbé et diffusé dans tout le tissu végétal) avant toute présence de ravageur pour assurer la lutte contre le psylle asiatique des agrumes, vecteur de la maladie du dragon jaune (Gast et al., 2018) |
Application reactive (réactionnelle) | Application de produits chimiques après l'identification et l'échantillonnage d'un organisme ravageur. | Application de l'imidaclopride après l'observation d'un ravageur pour lequel le produit chimique est approuvé (principalement les insectes piqueurs-suceurs). |
Sécurité
Lors de l’utilisation de tout pesticide, qu’il soit naturel ou synthétique, il est essentiel de suivre les bonnes pratiques de mélange et de chargement, de porter un EPI correct et de prendre des mesures de sécurité pendant l’application. Les étiquettes des produits pesticides doivent expliquer l’EPI requis pour les environnements uniques qui ont des recommandations d’EPI distinctes.4 Les étiquettes des produits doivent également mentionner tout risque sanitaire spécifique correspondant au produit et les instructions sur la manière de décontaminer les déversements potentiels. Les pesticides sont parfois reconditionnés et vendus sans étiquette. Si un produit n’a pas d’étiquette, essayez de rechercher les informations avec le nom du produit et de la société, l’ingrédient actif ou le nom communément utilisé. Abstenez-vous d’utiliser un produit pesticide dont vous ne connaissez pas le nom, l’ingrédient actif et les risques potentiels pour la santé. L’utilisation de pesticides sans ces informations est dangereuse.
N’utilisez que des pesticides dont on sait qu’ils sont efficaces contre l’organisme ravageur visé et appliquez-les à une dose qui permet de lutter efficacement contre cet organisme ravageur. Les taux d’application qui diffèrent des recommandations peuvent causer des problèmes de résistance aux pesticides, de contamination environnementale ou de toxicité accrue.
Lors de l’application de pesticides, il y a des facteurs importants à prendre en compte :
- La température - Évitez de pulvériser des pesticides lorsque la température de l’air dépasse 30°C, ce qui peut brûler des parties de vos plantes. Appliquez-les plutôt tôt le matin ou le soir, lorsque la température est plus basse et que les rayons du soleil sont moins directs.
- Le vent - N’appliquez pas de pesticides s’il y a des rafales ou des vitesses de vent constantes supérieures à 16 km/h (10 mph). Une vitesse de vent élevée fait dériver votre pulvérisation dans les zones environnantes, causant des dégâts aux organismes non ciblés, créant un problème de sécurité et réduisant la précision de votre application.
- La pluie - La pluie emporte et dilue de nombreux pesticides. Ne les appliquez pas s’il va bientôt pleuvoir. S’il a plu peu après une application, observez attentivement vos cultures pour déterminer si une nouvelle application est nécessaire.
- La physiologie des plantes - Les jeunes plantes sont plus sensibles aux brûlures causées par les pesticides que les plantes plus âgées. Les brûlures dues aux pesticides sont plus susceptibles de se produire lorsque les rayons du soleil sont les plus directs et lorsque des huiles sont utilisées. Si vous appliquez un pesticide contenant de l’huile, pulvérisez-le tôt le matin ou le soir. Les fleurs sont plus sensibles aux pesticides que les autres parties de la plante, alors essayez de ne pas appliquer de pesticides foliaires lorsque les fleurs sont ouvertes.
- La proximité de plans d’eau - De nombreux pesticides, qu’ils soient naturels ou synthétiques, ont un impact négatif sur les écosystèmes aquatiques ou semi-aquatiques. Si vous êtes à proximité de plans d’eau, prenez des précautions supplémentaires pour éviter la dérive de pulvérisation, le ruissellement des pesticides (qui peut se produire s’il pleut peu de temps après la pulvérisation) ou la sur-application (qui peut entraîner un lessivage dans les eaux souterraines).
- L’effet sur les espèces cibles - Il est important de connaître l’impact d’un pesticide sur les espèces cibles. Il se peut qu’il ne tue ou ne repousse qu’un stade de vie spécifique du ravageur et qu’il faille donc réappliquer le produit plus tard pour combattre efficacement une population. Par exemple, les œufs sont le stade de vie le plus difficile à contrôler, et il peut donc être nécessaire de réappliquer un pesticide une fois que les œufs de la génération précédente ont éclos.
- L’effet sur les espèces non ciblées - Il est essentiel de comprendre comment un pesticide peut affecter les espèces non ciblées. Cette considération est importante si vous espérez créer une santé et un équilibre à long terme dans votre agroécosystème. S’il y a des effets néfastes sur les espèces de pollinisateurs, les agents de contrôle biologique ou d’autres organismes souhaitables dans votre agroécosystème, revoyez votre utilisation du produit ; explorez d’autres alternatives ou appliquez le produit sur les plantes avant qu’elles ne fleurissent (pour éviter de nuire aux pollinisateurs).
- Le moment et la fréquence d’application - De nombreux pesticides naturels sont moins efficaces que les pesticides synthétiques. Par conséquent, certains pesticides naturels doivent être appliqués lorsque les populations de ravageurs sont faibles et être appliqués fréquemment pour s’assurer que la population de ravageurs reste à des niveaux acceptables.
Si vous appliquez un pesticide qui peut nuire aux personnes et aux animaux, communiquez avec les membres de la communauté locale pour vous assurer que chacun sait quand et combien de temps il doit rester hors de la zone. Les pesticides commerciaux ont publié des délais de sécurité (DS) 5 qui indiquent le moment où il est possible de rentrer sans danger dans la zone pulvérisée.
Intégration des interventions
Les options d’intervention culturale, mécanique, biologique et chimique doivent être exploitées lorsqu’elles sont les plus appropriées à votre contexte, aux besoins de votre culture et au niveau des dégâts. Sélectionnez les pratiques de chaque catégorie qui correspondent à vos besoins, vos ressources et votre confort. Il est peu probable qu’une seule pratique puisse combattre efficacement les ravageurs tout en maintenant la durabilité à long terme. Par conséquent, il est préférable d’intégrer votre approche de gestion des ravageurs avec une variété de stratégies qui piègent, repoussent et réduisent les ravageurs de manière unique (Figure 17). Les limites des dégâts varient également en fonction des mesures de lutte disponibles. Jason Weigner nous a fait part d’une mise en garde concernant l’élimination des ravageurs à des niveaux qui ne permettent pas aux espèces prédatrices naturelles de survivre:
Si l’on [réduit] de trop la population de ravageurs, le prédateur risque de mourir ou de se déplacer [vers une autre zone], ce qui entraîne des pics de ravageurs plus importants à l’avenir.
Un exemple d’approche de lutte intégrée contre le ver blanc de la canne à sucre à Bali est décrit dans la Note pour I’Asie n°42 [http://edn.link/qt6hxz]. Commencez par considérer les pratiques à la base de la pyramide (Figures 4 & 12) et remontez si possible. S’il y a déjà trop de dégâts, cela peut ne pas être possible, et vous devrez peut-être commencer par des mesures suppressives plus fortes. La saison suivante, essayez d’investir du temps plus tôt dans la saison pour mettre en œuvre des options culturales, mécaniques ou biologiques.
Évaluation et Appréciation
Après avoir tenté de prévenir ou de combattre un ravageur, les agriculteurs doivent surveiller l’activité des ravageurs pour évaluer avec précision l’efficacité de leurs interventions et de leur approche globale de lutte. La surveillance des ravageurs et l’évaluation de l’efficacité d’une stratégie préventive peuvent nécessiter du temps et de la patience, car de nombreuses stratégies préventives prennent des semaines, des mois, voire des années de mise en œuvre. Surveillez de manière intensive les stratégies préventives au début d’une saison de culture pour déterminer si la stratégie empêche les populations de ravageurs de s’accumuler ou d’entrer dans le champ. Pour évaluer l’efficacité d’une stratégie de suppression destinée à contrôler les ravageurs existants, surveillez les populations de ravageurs à court terme— quelques jours après l’intervention pour assurer la protection des cultures. Si vous utilisez une intervention chimique pour lutter contre un organisme nuisible, commencez à surveiller les organismes nuisibles seulement après qu’il soit possible de rentrer dans les zones d’application en toute sécurité. Les délais de sécurité (DS) doivent être indiqués sur les étiquettes des produits ou trouvés en recherchant l’ingrédient actif ou le nom usuel du pesticide. Le tableau 11 énumère quelques exemples de différentes stratégies de lutte et quelques délais estimés pour le suivi.
Stratégie | Type de lutte | Catégorie de lutte | Faites le suivi du calendrier |
---|---|---|---|
Tranchées (e.g. utte contre les coléoptères)) | préventative | culturale | Surveillez au cours de la première saison, en particulier le début du cycle de vie des ravageurs dans la région. |
Attirer les insectes utiles | préventative | biologique | Suivi sur plusieurs années, y compris en contre-saison lorsque les cultures ne poussent pas. |
Pulvérisation de pesticides systémiques* | suppressive | chimique | Surveillez dans les 3 à 10 jours suivant la pulvérisation. Les pesticides systémiques peuvent prendre plusieurs jours pour se déplacer dans toutes les parties de la plante après leur absorption pour être efficaces. |
Pulvrisation de savon et d’huile | suppressive | mécanique/physique | Surveiller après que le savon et l'huile ont séché (dans les 2 jours). Le savon et l'huile agissent sur l'extérieur du ravageur, l'étouffant ou détruisant les tissus externes. La pulvérisation n'est efficace qu’aussi longtemps qu'elle reste humide et entre en contact avec les ravageurs. |
* Les pesticides systémiques sont ceux qu'une plante absorbe puis distribue dans tous les tissus végétaux pour atteindre toutes les parties de la plante. |
La surveillance des niveaux de ravageurs peut être effectuée avec les mêmes techniques que celles présentées dans la section « observation » de cet article. L’activité des ravageurs peut différer selon les interventions utilisées. Certaines interventions sont toxiques, provoquant la mort d’un ravageur à un ou plusieurs stades de sa vie. D’autres sont dissuasifs, ce qui fait que les ravageurs quittent la culture. D’autres encore provoquent des changements dans le comportement des ravageurs, tels que l’incapacité de muer ou de se nourrir, et prennent plus de temps pour avoir un effet mortel que les interventions toxiques. Par conséquent, il est utile de savoir comment une stratégie affecte un organisme nuisible lors de la surveillance.
Lors de la surveillance, notez les observations sur l’efficacité des interventions de lutte antiparasitaire et les facteurs susceptibles d’influencer leur efficacité.
- Quel(s) stade(s) de vie des ravageurs ciblés est/sont touché(s)?
- Dans quelle mesure l’intervention est-elle létale/dissuasive pour chaque étape de la vie ?
- Combien de temps faut-il pour affecter le ravageur?
- Y a-t-il quelque chose d’unique dans la météo ou l’environnement qui peut avoir un impact sur l’efficacité d’une stratégie ?
Ces notes sont utiles lors de l’évaluation des interventions à inclure ou à exclure d’un plan de lutte intégrée. L’application ECHOcommunity (Figure 18) permet à l’utilisateur de suivre et d’enregistrer des informations sous la fonction « My Plant Records ». Sélectionnez « Add a Lifecycle Event » -> «Pest» et enregistrez les informations dans la section des notes. Les notes utiles à enregistrer sont la stratégie de lutte, les notes de suivi (à la fois avant et après la mise en œuvre de la stratégie) et d’autres observations. La fonctionnalité permet également d’ajouter des photos à la saisie.
Le suivi est essentiel non seulement pour évaluer l’efficacité d’une intervention mais aussi pour la protection continue d’une culture. Si une stratégie ne lutte pas contre une population de ravageurs, répétez ou utilisez une autre stratégie.
Évaluez les stratégies
De nombreux facteurs influent sur l’efficacité d’une stratégie de lutte antiparasitaire. La pluie survenant peu de temps après une application foliaire peut limiter la quantité de produit restant sur la plante pour lutter contre le ravageur. La température de l’air et l’intensité de la lumière du soleil peuvent avoir une incidence sur la rapidité avec laquelle un pesticide (naturel ou synthétique) se décompose et, par conséquent, sur la durée d’exposition d’un organisme nuisible. L’exposition des ravageurs à un pesticide est également influencée par l’uniformité avec laquelle il est pulvérisé, la taille des gouttelettes et la surface (par exemple, le dessous des feuilles, le dessus des feuilles ou le couvert entier) de la feuille qui a été pulvérisée.
Les considérations d’un agriculteur sont vitales pour un plan de lutte intégrée réussi et significatif. Un investissement durable et à long terme dans l’atténuation des effets des ravageurs n’est bon que dans la mesure où il est acceptable pour un agriculteur ou une communauté agricole. C’est donc l’appréciation de l’agriculteur qui détermine la valeur d’une stratégie. Les dégâts acceptables sur une culture dépendent d’un certain nombre de facteurs, dont beaucoup sont propres au contexte d’un agriculteur spécifique. Les facteurs que les agriculteurs devraient prendre en compte pour évaluer le mérite d’une stratégie sont présentés dans le tableau 12.
Facteur | Explication |
---|---|
Utilisation prévue pour la culture | Les dégâts causés par les ravageurs sur une culture fourragère comme le napier (Pennisetum purpureum) sont généralement plus acceptables que les dégâts causés par les ravageurs sur une culture ornementale comme l'hibiscus (Hibiscus spp.). |
Maturité de la culture | Les plantes sont plus sensibles aux dégâts lorsqu'elles sont jeunes, de sorte que les interventions sont souvent plus bénéfiques lorsqu'elles sont appliquées plus tôt que plus tard dans le cycle de vie d'une culture. |
Disponibilité des ressources | Si un agriculteur doit parcourir une longue distance ou ne peut pas trouver les matériaux nécessaires à une stratégie, cela réduira la valeur de la stratégie. |
Accessibilité des ressources | Si un agriculteur ne peut pas se déplacer pour obtenir des matériaux en raison des limitations des infrastructures ou des conditions météorologiques, ou n'a pas les moyens d'acheter les matériaux, cela réduira la valeur de la stratégie. |
Disponibilité de l’information | Si un agriculteur ne peut pas trouver des informations sur un pesticide ou une stratégie, cela réduira la valeur de la stratégie. |
Accessibilité de l’information | Si un agriculteur est illettré et que les informations disponibles sont toutes écrites ou si les instructions de stratégie ne sont pas dans sa langue maternelle, cela réduira la valeur de la stratégie. |
Coût de la stratégie | Le rapport coût/efficacité d'une stratégie doit être économiquement favorable pour l'agriculteur. |
Contraintes de temps | Si un agriculteur n'a pas le temps de pulvériser un pesticide plusieurs fois, une stratégie qui nécessite une répétition aurait moins de valeur. |
Contraintes de main-d’oeuvre | Si un agriculteur n'a pas assez d'énergie ou de main-d'œuvre pour mettre en œuvre une stratégie (tranchées), cela réduira la valeur de la stratégie. |
Toxicité | Si une stratégie est hautement toxique (taux de mortalité élevé) pour le ravageur, un agriculteur peut la valoriser davantage. Si une stratégie est hautement toxique pour les espèces non ciblées, comme les abeilles, un agriculteur peut la valoriser moins. |
Impact(s) environmental/aux | Si une stratégie a un impact négatif sur l'environnement, un agriculteur peut la valoriser moins. |
Opinions de la société | Si la communauté n'accepte pas, n'apprécie pas ou ne se sent pas en sécurité avec une stratégie, un agriculteur peut l'apprécier moins. |
Pratiques traditionelles | Si une stratégie va à l'encontre des pratiques traditionnelles, il peut être difficile pour un agriculteur de changer et d'aller à l'encontre des normes culturelles. |
Les agents de développement, les agents de vulgarisation et d’autres praticiens peuvent aider à guider les agriculteurs en posant des questions sur leur satisfaction à l’égard d’une stratégie qu’ils ont utilisée ou simplement en surveillant la culture aux côtés de l’agriculteur et en lui demandant de leur parler des succès et des défis de la saison de culture.
Apportez des ajustements axés sur les objectifs au plan de lutte intégrée
L’établissement d’objectifs peut survenir à n’importe quel moment du processus décisionnel de lutte intégrée, mais le bon moment pour les réévaluer est après être intervenu pour lutter contre une population de ravageurs. Dans la mesure du possible, considérez la durabilité comme l’objectif primordial des plans de lutte antiparasitaire. La durabilité économique, sociale et environnementale d’un plan est importante pour le contrôle continu à long terme des ravageurs agricoles. Le fait d’avoir et de corriger un ensemble d’objectifs peut consolider un plan de lutte antiparasitaire autour d’idées fondamentales qui sont importantes pour un agriculteur ou une communauté agricole.
Voici un exemple d’ensemble d’objectifs :
- Atténuation des pertes de récolte (pas moins d’un nombre minimum de kg/acre)
- Réduction à long terme de la présence et de la pression des ravageurs
- Faibles impacts sur l’environnement
- Acceptabilité par la communauté environnante
Il est maintenant temps de boucler la boucle de la lutte intégrée, en évaluant les stratégies à utiliser pour les saisons futures, y compris les modifications apprises ou adoptées ainsi que les enseignements tirés des saisons précédentes. Comme indiqué dans les articles précédents, la lutte intégrée est un processus continu (Figure 1) qui devrait s’améliorer au fil du temps à mesure que vous acquérez de l’expérience, observez les ravageurs, mettez en œuvre des stratégies pour lutter contre les populations de ravageurs et évaluez les décisions que vous avez prises. En apprenant, en observant et en agissant, vous pouvez évaluer les résultats et déterminer si les décisions de lutte antiparasitaire sont conformes à vos objectifs. Ce processus est l’évaluation de la stratégie.
Une approche de l’évaluation consiste à énumérer les stratégies sous chaque objectif qu’elles abordent par ordre d’efficacité. Les stratégies les plus fréquemment répertoriées et les mieux classées devraient être conservées/ajoutées à un plan de lutte antiparasitaire. Supprimez les stratégies que vous ne mettrez plus en œuvre, en notant pourquoi elles seront abandonnées. Par exemple:
- Faites tourner les différents modes d’action pour les pulvérisations chimiques contre les punaises pentatomes.
- Établissez des plantes à fleurs blanches avec des nectaires pour les prédateurs bénéfiques des punaises pentatomes.
- Communiquez avec les agriculteurs voisins sur le calendrier des interventions pour lutter contre les punaises afin que nous soyons plus synchrones dans nos efforts de lutte.
- Des plantes amies de tournesols pour attirer les punaises pentatomes loin de la culture principale: trop exigeante en main-d’œuvre et ne semblait pas faire une grande différence pour la quantité de travail nécessaire. On n’a peut-être pas programmé la période de plantation au bon moment pour piéger efficacement les punaises pentatomes.
Les agriculteurs peuvent adopter d’autres approches pour évaluer la valeur du maintien par opposition à l’élimination d’une stratégie d’un plan de lutte intégrée, y compris la mise en œuvre et la mesure de l’impact de chaque stratégie dans des zones isolées d’un champ.
Contraintes éventuelles
Les petits exploitants agricoles sont confrontés à plusieurs obstacles qui rendent difficile la mise en œuvre d’un plan de lutte intégrée. Ces contraintes déterminent la manière dont les agriculteurs planifient leur lutte contre les ravageurs. Certains agriculteurs qui ont des champs éloignés de leur domicile ne peuvent se rendre au champ que pour des activités de gestion importantes telles que le semis, le désherbage et la récolte. Ce temps limité dans le champ est parfois insuffisant pour capturer les populations de ravageurs à des niveaux qui peuvent être contrôlés de manière opportune et efficace. Il se peut que les agriculteurs ne puissent pas inspecter les champs assez souvent sans utiliser des ressources précieuses (par exemple, le temps et les frais de déplacement).
D’une manière générale, il existe peu d’informations sur le thème de la lutte antiparasitaire en utilisant les ressources disponibles localement dans les environnements tropicaux. La température et les espèces végétales (plante hôte du ravageur) affectent la durée de vie de nombreux ravageurs (par exemple Nava-Camberos, et al. 2001 6). Un cycle de vie plus court signifie qu’une espèce d’insecte ravageur peut passer par plusieurs générations et se multiplier rapidement. Cependant, on sait peu de choses sur la façon dont les conditions tropicales sur le terrain affectent les cycles de vie des ravageurs. En outre, peu de recherches ont été effectuées pour mieux comprendre d’autres espèces hôtes tropicales de de bon nombre des principaux ravageurs et maladies agricoles.
Il existe de nombreuses stratégies d’intervention pratiquées au niveau régional pour lutter contre les ravageurs, mais les informations sont limitées quant aux pratiques qui sont efficaces contre des ravageurs spécifiques et dans quelles conditions. Tesfaye et Gautam (2003) ont passé en revue 26 pratiques traditionnelles de lutte contre les ravageurs utilisées en Inde et en Éthiopie, dont beaucoup doivent être validées ou révisées. Il existe un grand besoin d’évaluation supplémentaire des méthodes de lutte antiparasitaire pratiquées localement et d’adaptation des méthodes efficaces de lutte antiparasitaire aux contextes régionaux.
Jason Weigner, membre du réseau, a partagé cet avis :
Toute personne travaillant avec des agriculteurs locaux devrait passer du temps à s’informer sur les techniques locales de lutte contre les ravageurs. Il y a de fortes chances que vous trouviez des choses qui ne fonctionnent pas vraiment, mais vous pouvez aussi trouver de véritables joyaux. Cela fait des années que je recherche et expérimente des moyens de lutter contre les mégachiles. Malheureusement, la plupart des solutions que j’ai trouvées sont coûteuses, prennent du temps ou utilisent des produits chimiques. Un jour, alors que je me promenais avec un Bolivien avec qui je travaille et que je regardais les arbres défoliés par les fourmis coupeuses de feuilles, il m’a dit : «Il nous faut du coton». Dès qu’il m’a parlé d’envelopper les troncs avec du coton, j’ai compris sa logique. Elles s’emmêlent dans les fibres de coton et préfèrent donc aller chasser ailleurs. Une solution si simple et peu coûteuse trouvée localement.
La perception des différentes méthodes de lutte varie d’une région à l’autre. Là où les insecticides de synthèse sont disponibles et acceptés, les agriculteurs ne sont pas toujours informés sur le mélange et la manipulation appropriés des pesticides, l’élimination des contenants de pesticides et l’utilisation des équipements de protection individuelle (EPI). En outre, la manipulation des pesticides et les efforts de réglementation ne sont pas toujours cohérents ou appliqués.
Conclusion
Les petits agriculteurs sous les tropiques sont confrontés à des obstacles de plus en plus accablants. La croissance démographique, le climat mondial instable et la nécessité d’une productivité à long terme rendent difficile une production alimentaire durable. La lutte intégrée est une plate-forme pour doter les agriculteurs de compétences décisionnelles variées. Lorsque les agriculteurs se focalisent sur les connaissances et les mesures préventives, ils commencent à avoir le sentiment de maîtriser leur production et leur état d’esprit concernant la gestion des ravageurs passe de réactif à préparatoire.
En matière de lutte contre les insectes ravageurs, recherchez des sources d’expertise locales. Les universités agricoles régionales, les agences gouvernementales ou les organisations agricoles peuvent héberger des services de vulgarisation locaux. Des professionnels formés peuvent être en mesure d’aider à l’identification des ravageurs, à la détection précoce et aux pratiques de dépistage qui se sont avérées efficaces dans la région. Recherchez l’expertise et les connaissances locales de ces professionnels avant d’adopter des approches plus générales, telles que celles décrites dans cet article. Si votre région ne dispose pas de tels experts, vous devrez peut-être vous fier aux informations ou aux techniques qui ont été utilisées pour des situations adjacentes ou similaires.
Les agriculteurs connaissent et comprennent mieux leurs champs et leurs cultures parce qu’ils sont les plus présents dans leurs champs et connaissent l’histoire saisonnière de la production agricole régionale. La créativité inhérente des agriculteurs pour résoudre les problèmes de ravageurs a le potentiel de faire avancer les stratégies de lutte intégrée et doit être encouragée. Cherchez des occasions de glaner des idées auprès des agriculteurs sur la façon de lutter efficacement contre les ravageurs et d’améliorer l’équilibre global des agroécosystèmes.
Lectures complémentaires
Pour en savoir plus sur les options de lutte naturelle contre les parasites, explorez le site oisat.org [http://edn.link/rxj2dy], où vous pouvez naviguer dans les ressources par ravageur, culture ou méthode de lutte.
L’USDA a une section sur la « Prévention des problèmes et la gestion holistique des ravageurs » spécifique aux pépinières tropicales, qui commence à la page 273 de son livre Tropical Nursery Manual: A Guide to Starting and Operating a Nursery for Native and Traditional Plants [http://edn.link/2mtf7j] [Manuel des pépinières tropicales : Un Guide pour démarrer et faire fonctionner une pépinière de plantes indigènes et traditionnelles].
Pour un guide de l’animateur sur l’identification et la surveillance des insectes, consultez le module de formation sur l’identification et la surveillance des insectes de Canadian Foodgrains Bank [http://edn.link/9r7z6f].
Le livre Integrated Pest Management in Tropical Regions [http://edn.link/7x933r] de Rapisarda et Cocuzza publié par le Centre for Agriculture and Bioscience International est une ressource précieuse. Ce livre traite en profondeur des pratiques, de l’intégration des options de lutte et des contraintes spécifiques aux conditions tropicales, y compris les impacts uniques des changements climatiques sur la gestion des ravageurs.
ORGANICAFRICA propose des manuels de formation en anglais, français et swahili qui traitent des pratiques agricoles biologiques et durables dans une série de 10 modules. Le module 4 aborde de manière détaillée et de façon spécifique la lutte contre les ravageurs, les maladies et les mauvaises herbes. Ce module contient également des affiches graphiques et des livrets à usage pédagogique.
La FAO dispose de ressources régionales spécifiques liées aux programmes de lutte intégrée au Near East et West Africa. Ces ressources comprennent des manuels de formation (dans les langues commerciales locales), des témoignages d’agriculteurs, etc.
Références
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Citer comme suit:
Personnel de ECHO. 2022. Lutte intégrée. Note technique de ECHO n°98.