Penny Rambacher, une nutritionniste agréée qui travaille avec Miracles in Action au Guatemala. Il y a environ huit ans, Martin Price, alors directeur général d’ECHO, avait suggéré à Penny que la réintroduction de la chaya pourrait être une façon importante de lutter contre la malnutrition dans ce pays. Elle a depuis accumulé énormément d’information à propos de la chaya et dirige maintenant un réseau de personnes (qu’elle appelle les « Chaya Chums » ou « amis de la chaya ») qui fait également la promotion de la chaya. Penny nous explique :
« La chaya, parfois appelée “arbre à épinard,” est devenue tellement populaire que les principaux quotidiens du Guatemala ont publié des articles sur celle-ci, et qu’il y a une forte demande pour ses boutures. Nous avons quatre “fermes de chaya” qui nous approvisionnent en boutures et je ne réponds toujours pas à toute la demande. Nous avons organisé des classes et des ateliers de cuisine pour les ONG, les programmes sociaux gouvernementaux, les groupes de femmes et quiconque manifeste de l’intérêt. Notre présentation PowerPoint sera disponible dans notre site Web plus tard en 2014. »
ÉCHOS DE NOTRE RÉSEAU
Nous vous encourageons à consulter le site Web de Miracles in Action (https://miraclesinaction.org/). Vous pourrez y visionner deux vidéos sur la chaya. Selon Penny, « Le premier porte sur la nutrition en général et met l’emphase sur la chaya et d’autres aliments très nutritifs (en espagnol avec sous-titres en anglais). Dans cette vidéo, nous faisons également la promotion des graines de chia, que la population indigène appelle “chan” [pour en savoir plus à propos de la chia, voir le numéro 110 d’EDN]. L’autre vidéo sur la chaya parle de la préparation de tortillas renforcées en y ajoutant de la chaya à la masse — les “Tortillas Verdes” ou tortillas vertes. » Les deux vidéos sont disponibles en ligne à http://vimeo.com/75339569 et http://vimeo. com/79052427.
Penny nous a informés que ses collègues et elle ont créé des recettes de chaya pour les cuisines rurales mayas. Elle ajoute : « Notre prochain travail sera de créer des collations saines en utilisant des aliments très nutritifs préparés par les mères et commercialisés à l’extérieur des écoles. Les enfants achètent une tonne de cochonneries à la récréation et nous voulons que les mères vendent des collations et des boissons santé non traditionnelles. Notre livre de recettes de chaya est disponible dans notre site Web sous l’onglet “documents.” Il est présentement disponible seulement en espagnol. Le site contient aussi notre brochure internationale sur la chaya en espagnol et en anglais. » https://miraclesinaction.org/photos-docs/documents/
M. Price avait d’abord conseillé Penny d’apprendre tout ce qu’elle pouvait sur la chaya. Elle explique : « Apprendre à propos de la chaya a été la partie la plus difficile parce qu’il n’y a pas beaucoup de connaissances ou de documentation publiée dans Internet. Une grande partie de ce que j’ai trouvé est en espagnol et publié par les départements de Sciences alimentaires et d’Agriculture de l’Université del Valle du Guatemala sous la direction de MM. Bressani et Cifuentes. »
Penny a averti (tout comme le fait ECHO) qu’il faut éviter de manger la chaya crue parce que ses cellules contiennent du cyanure. « La recherche de l’université del Valle a répondu à nos questions concernant la durée de cuisson requise pour que la chaya devienne sans danger. [Ils ont recommandé] 15 minutes et un peu moins si la chaya est coupée en morceaux avant la cuisson. » On peut aussi boire l’eau de cuisson qui est non toxique et contient des vitamines et des minéraux. Malgré l’avertissement de cuire la chaya, Penny nous a informé qu’il y a des gens qui consomment régulièrement de la chaya crue en purée avec du citron ou de la lime dans une boisson mélangée. Elle n’a jamais entendu parler de quelqu’un avec des symptômes aigus d’empoisonnement au cyanure après avoir bu cette boisson. [On sait très peu de choses sur d’éventuels effets chroniques si l’action du mélangeur et de l’acide n’élimine pas suffisamment de cyanure.] À Cancún, Mexique, le « Jugo de Chaya » (jus de chaya) est populaire dans les étals à jus. La vitamine C supplémentaire du citron améliorerait l’absorption du fer de la chaya (qui contient deux fois plus de fer, de calcium et de protéines et plus de trois fois plus de vitamine C que l’épinard). Penny ajoute : « J’ai lu plusieurs articles de recherche qui affirment que la chaya peut aider les diabétiques à abaisser le taux de sucre sanguin. Mais aucun des articles n’indique la quantité de chaya qu’il faut consommer, sous quelle forme, quand et à quelle fréquence. »
« La recherche de l’université del Valle nous a montré qu’il y a quatre variétés de chaya bien connues. Chichicaste est la variété sauvage avec épines et il est préférable de l’utiliser dans des haies de sécurité ou de la détruire. Les feuilles de chaya picuda ont plus de pointes et lorsque la plante atteint sa pleine taille, elle ressemble plus à un arbre avec un tronc qu’à un arbuste. La chaya redonda (ronde) est populaire dans le Yucatan du Mexique; elle produit moins de feuilles, mais celles-ci sont habituellement larges et rondes. La variété que nous promouvons au Guatemala est la chaya Estrella (étoilée) dont les feuilles ressemblent un peu à celles de l’érable, sauf qu’elles sont plus grandes. Nous avons choisi la chaya Estrella après avoir analysé les résultats de recherche nutritionnelle. Cette variété a une teneur un peu plus élevée en protéines et d’autres nutriments et produit plus de feuilles que les autres variétés. La variété Estrella est celle qui est cultivée à ECHO. »
Penny nous a fait part d’un commentaire final : « J’ai lu maintes et maintes fois que la chaya est extrêmement résistante aux maladies et aux ravageurs, mais ce n’est pas ce que j’ai observé en Floride et au Guatemala. La plante a tendance à se rétablir après une maladie, mais elle n’est pas “extrêmement résistante” comme l’affirme la documentation. Ses feuilles se recroquevillent et il arrive qu’elles jaunissent et tombent durant la saison sèche sous l’effet du temps frais, mais la chaya repousse toujours et continue de produire des feuilles vertes nutritives et saines année après année. Elle pousse le mieux dans les régions côtières ayant un climat chaud et humide, mais nous le cultivons dans les hauts plateaux à jusqu’à 1 500 m (5 000 pieds) d’altitude; elle y est tout aussi prolifique. »
L’intérêt pour la chaya croît aussi en Asie. Rick Burnette, directeur de l’agriculture à ECHO, explique : « J’ai [récemment] reçu d’autres informations à propos de la propagation de la chaya en Asie du Sud-est. Melanie Edwards, une spécialiste du développement au Myanmar, y a introduit des boutures de chaya qu’elle avait obtenues à ECHO en 2009. La production de chaya et l’intérêt pour celle-ci augmente rapidement. »
Citer comme suit:
ECHO Staff 2014. Intérêt croissant pour la chaya. Notes de développement de ECHO no 122