Dans un monde où la faim et la pauvreté sont le lot quotidien d’une grande partie de la population, la technologie et l’éducation sont déficientes et les ressources agricoles sont souvent rares, le paysan est reconnaissant qu’il existe des plantes nécessitant peu d’attention qui poussent avec peu d’intrants, d’efforts et de ressources. La célosie argentée (Celosia argentea) est une telle plante. Un légume à feuilles sous-exploité et peu connu, C. argentea est facile à planter, pousse dans la plupart des climats et des sols, résiste à la sécheresse et à la chaleur, a peu de problèmes de ravageurs et de maladies, est facile à préparer, est très nutritif et savoureux et produit de larges quantités de graines. Il y a lieu de se demander pourquoi cette plante est si peu connue!
Description
La Celosia argentea var. argentea ou célosie argentée (également connue sous les noms de célosie et crête-de-coq) est une annuelle latifoliée vigoureuse de la famille de l’amarante (Amaranthaceae). C. argentea pousse bien dans les régions tant tempérées que tropicales. C’est une fleur sauvage indigène ou naturalisée qui pousse abondamment dans le nord de l’Amérique du Sud, en Afrique tropicale, dans les Antilles et en Asie tropicale et qui est cultivée en tant que légume à feuilles nutritif. Elle est un aliment traditionnel dans les pays d’Afrique centrale et de l’Ouest et un des principaux légumes à feuilles vertes au Nigeria ou elle est appelée « soko yokoto », « rendre les maris gros et heureux ». C. argentea pousse rapidement à partir de la graine et, selon la variété et la fertilité du sol, peut atteindre une hauteur de 200 cm (6,5 pi).
Selon T. Badra (1991), C. argentea provient d’une région qui va du Sénégal au Cameroun en Afrique de l’Ouest, mais Martin et al (1998) pensent plutôt qu’elle est d’origine asiatique. Elle possède plusieurs caractéristiques des membres du genre Amaranthus comme celles d’avoir des feuilles larges comestibles ayant une teneur élevée en protéines (de 8,0 à 39,0 %) et des fleurs et des graines produites dans des épis denses. Certains membres du genre Celosia sont des plantes ornementales aux couleurs vives appelées "crête-de- coq”
Tout comme ses proches parents, la célosie argentée est une ornementale attrayante à part entière. Lorsque les journées raccourcissent, elle se couvre de fleurs aux couleurs allant du rose argenté au pourpre. Chaque inflorescence est un épi plumeux indéterminé (à floraison continue). À mesure que l’épi s’allonge, l’extrémité basilaire de l’inflorescence meurt (voir l’épi au milieu de la figure 2), produisant un grand nombre de petites graines noires comestibles alors que la pointe de l’épi continue de fleurir et d’attirer les abeilles et d’autres insectes. À ECHO, nous avons observé un certain nombre d’insectes ravageurs qui visitent les fleurs, notamment les guêpes et les frelons.
C. argentea est un bon légume à feuilles de climat chaud. Même dans les régions tempérées, l’épinard (Spinacia oleraceae var. inermis) ne pousse bien que durant les mois relativement frais de la saison de croissance, et ne produit pas par temps chaud. C. argentea, de son côté, pousse vigoureusement dans les climats tropicaux et le goût de ses feuilles cuites ressemble beaucoup à celui des épinards. Roy Danforth, un membre de longue date du réseau d’ECHO, l’a introduite au Congo. Il a écrit qu’il était content que son goût ressemble à celui des épinards. Fait plus important encore, les paysans locaux s’y sont également intéressés.
Usages
C. argentea est utilisée principalement comme légume à feuilles. Les feuilles, les pousses et les tiges tendres sont ajoutées comme plante potagère aux sauces, aux soupes et aux plats de résistance, ou cuites avec d’autres légumes ou seules. Les feuilles se décomposent facilement même lorsqu’elles sont cuites brièvement. Les graines sont également comestibles et ont des propriétés médicinales. Les plantes coupées en morceaux ont été utilisées comme fourrage pour la volaille et d’autres animaux d’élevage. De plus, les fleurs fraîches ou sèches sont attrayantes et utilisées comme éléments ornementaux.
C. argentea a des usages médicinaux là où sa consommation en tant que légume à feuille a été intégrée à la culture. Elle est utilisée notamment dans le traitement : des abcès, des coliques, de la toux, du diabète sucré, de la diarrhée, de la dysenterie, de l’eczéma, des problèmes oculaires, de la gonorrhée, des plaies infectées, des maux de foie, des problèmes de menstruation, des troubles musculaires, des éruptions cutanées, des morsures de serpent et des blessures (Schippers 2000). Ses racines ont des propriétés diurétiques et au Kenya, les Masai préparent une solution pour la peau pour les convalescents avec les feuilles et les fleurs.
Cuisson et Valeur Nutrionnelle
Comme ses cousines les amarantes, la célosie argentée a des feuilles riches en protéines et en vitamines A et C qui sont également une bonne source de calcium et de fer. La saveur de ses feuilles est agréable et douce, semblable à celle des épinards, sans l’amertume que l’on trouve parfois chez l’amarante. Pour cuire les jeunes pousses et les vieilles feuilles, il faut les bouillir durant environ cinq minutes pour adoucir le tissu et éliminer l’acide oxalique et les nitrates, des facteurs antinutritionnels potentiellement toxiques. Il se peut que les pigments rouges et jaunes (anthocyanines, bétaïnes, betacyanines et betaxanthines) de la plante décolorent l’eau de cuisson. Ceux-ci sont sans danger mais il faut tout de même jeter l’eau car elle contient des oxalates et des nitrates dissous. Les feuilles ne se décolorent pas durant la cuisson. En fait, elles acquièrent une couleur verte attrayante semblable à celle des épinards cuits. Une longue cuisson réduit la teneur en vitamines.
Certaines personnes cuisent les légumes à feuilles dans une marmite à vapeur. Lorsque le personnel d’ECHO a préparé des feuilles de célosie de cette façon, celles-ci sont devenues noires ; elles avaient une saveur désagréable et irritaient même la langue. Cela n’arrive pas lorsque les feuilles sont bouillies et que l’eau de cuisson est jetée. Apparemment les pigments et les oxalates normalement jetés avec l’eau de cuisson restent dans les feuilles cuites à la vapeur.
La valeur nutritionnelle de C. argentea varie selon la variété cultivée et aussi apparemment en fonction du moment de la récolte. Omueti (1980) note également que les variétés à feuilles vertes sont généralement plus savoureuses et ont une teneur en protéines et en acide ascorbique (vitamine C) plus élevée que les variétés rouges.
Il est préférable de consommer la célosie argentée en tant que plante potagère avant qu’elle ne commence à fleurir. La documentation recommande en général de récolter la plante de 5 à 7 semaines après la semence pour obtenir une valeur nutritionnelle optimale. Toutefois, les meilleurs rendements commerciaux et comestibles totaux et le meilleur rendement en protéines brutes totales sont obtenus 15 semaines après la semence. Après la floraison, les nouvelles feuilles sont trop petites et pas assez appétissantes pour être mangées (Schippers 2000).
Une étude menée à Karnataka, Inde (Sheela 2004), a comparé les qualités nutritionnelles de 38 légumes à feuilles vertes sous-utilisées. Les résultats partiels de cette étude sont présentés dans le tableau ci-dessous. C. argentea est une excellente source de fer et une très bonne source de protéines et de vitamine C (acide ascorbique). (L’USDA recommande 60 mg de vitamine C, 1000 mg de calcium et 18 mg de fer par adulte par jour.) Le tableau ci-dessous présente les teneurs au poids sec d’échantillons de portions comestibles fraîches pesant 100 g.
Nom de la plante |
Eau (g) |
Matière sèche (g) |
Protéines (g poids, frais) |
Protéines (% poids, sec) |
Énergie (Kcal) |
Acide Ascorbique (mg) |
Fer(mg) |
C. argentea |
85 |
15 |
1.2 |
8.0 |
23 |
59 |
28.3 |
Amaranthus viridis |
91 |
9 |
2.0 |
22.2 |
25 |
17 |
18.2 |
A. spinosus |
84 |
16 |
3.6 |
22.5 |
62 |
33 |
13.1 |
Alternanthera sessilis |
84 |
16 |
3.6 |
22.5 |
35 |
14 |
14.1 |
Basella alba |
93 |
7 |
3.3 |
47.1 |
31 |
15 |
5.5 |
Sauropus androgynus |
88 |
12 |
3.4 |
28.3 |
28 |
22 |
10.1 |
Données tirées de la publication « Food Composition Table for use in Africa. » de la FAO, 1968
C. argentea |
83.8 |
16.2 |
4.7 |
29.0 |
44 |
n/a |
7.8 |
Données d’une étude menée à Lucknow, Inde (Prakash, et. al.) 1995.
C. argentea |
81-89 |
11-19 |
4.3-5.9 |
22.6-39.0 |
n/a |
18.8-53.6 |
n/a |
La dernière étude a également mesuré la teneur en caroténoïdes (vitamine A) : de 11,8 à 15,1 mg. La teneur de tous les éléments apparaissant ci-dessus variait selon la position des feuilles et leur âge.
Comme elle fait partie de la même famille (Amaranthaceae), C. argentea a une valeur nutritive semblable à celle de l’amarante. Par contre, elle a une teneur plus faible en protéines, notamment lorsqu’on la compare aux types sauvages Amaranthus spinosus et Alternanthera sessilis. Dans l’ensemble, la recherche montre que les feuilles ont une teneur élevée en vitamines A et C, en fer et en calcium, bien qu’en général, lorsque la plante est consommée crue, le calcium n’est pas disponible à cause de la présence d’acide oxalique. L’acide oxalique et les nitrates accumulés ne devraient présenter aucun danger sauf si des quantités exceptionnellement grandes de feuilles sont consommées.
Et, pour les consommateurs à l’affût de fruits et légumes frais pour la lutte contre les maladies, une étude de l’AVRDC (Asian Vegetable Research & Development Center) a montré que C. argentea a une teneur élevée en antioxydants. Les antioxydants lient les radicaux libres présents dans les vaisseaux sanguins et les rend inoffensifs (les radicaux libres sont des sous-produits cellulaires connus notamment pour causer le cancer, les maladies cardiovasculaires et un affaiblissement du système immunitaire). Parmi les principaux antioxydants, on trouve les vitamines C et E et les caroténoïdes (bêta-carotène). Parmi 20 espèces de plantes potagères indigènes étudiées pour leur teneur en antioxydants, C. argentea s’est classée derrière seulement Moringa oleifera (moringa ou ben oléifère) et Toona sinensis (acajou de Chine) (Sato 2002).
Jessica Jacklet, une volontaire du Peace Corps, a essayé C. argentea sur son site au Panama. Peu de légumes sont cultivées dans cette région car la plupart d’entre eux n’y poussent pas bien. Le feuillage de C. argentea était riche et foncé avec de superbes fleurs violettes. Les gens qui avaient commencé à cultiver C. argentea étaient très fiers de sa croissance exceptionnelle. Elle a présenté la plante aux villageois sous le nom « d’épinard violet »; ceux-ci apprennent différentes façons d’incorporer les feuilles à leurs recettes. Jusqu’à maintenant, les gens ajoutent les feuilles à un plat de riz et de lentilles et à un plat d’œufs et de tomates. Cette plante très productive, résistante et attrayante mérite d’être essayée ailleurs.
Culture
ENSEMENCEMENT. C. argentea est cultivée sur des plates-bandes surélevées ou ordinaires ou des billons. Elle peut être plantée directement dans le sol à une profondeur de 0,75 cm (0,25 po) ou dans un lit de semence. Les lits de semences doivent contenir une bonne quantité d’engrais et être maintenus humides. La germination survient normalement après de 5 à 7 jours. Éclaircir les plantules à une distance de 15 à 30 cm (de 6 à 12 po) ou les transplanter en champ lorsqu’ils mesurent de 10 à 15 cm (de 4 à 6 po) de hauteur, après 2 ou 3 semaines, en utilisant le même espacement. Pour une récolte unique (déracinement de la plante entière), les graines peuvent être mélangées à du sable ou de la terre meuble à un rapport de 1:20 et semées à la volée sur la terre préparée. Le mélange avec le sable aide à obtenir une distribution plus uniforme des graines. La densité de semis est de 6 à 9 g par 10 m2, que ce soit à la volée ou par ensemencement direct dans des rangées. Pour obtenir une récolte soutenue dans un sol fertile, il est recommandé d’utiliser un espacement plus grand. C. argentea germe très facilement, si facilement que lorsqu’une plante ayant des graines mûres est coupée et trainée au tas de compost, il arrive souvent que des plantules naissent spontanément par la suite le long du chemin emprunté.
TRANSPLANTATION. Pour obtenir une récolte soutenue et de meilleurs rendements en utilisant les repousses ou à l’aide d’élagages successifs, il est préférable de transplanter les plantules au lieu d’ensemencer directement. De plus, la transplantation nécessite moins de graines, procure des plantes plus vigoureuses et de taille uniforme. Comme C. argentea préfère un sol riche et humide, les plates-bandes ordinaires sont souvent préférables aux plates-bandes surélevées et aux billons. Les meilleurs résultats ont été obtenus avec des plates-bandes ordinaires amendées d’engrais et bien labourées avant la transplantation.
IRRIGATION. L’irrigation est optionnelle durant la saison des pluies. Durant la saison sèche, selon l’importance de la chaleur et de l’évapotranspiration, il est recommandé d’irriguer deux fois par semaine pour un total d’environ 5,0 cm (2,0 po) d’eau. C. argentea tolère les sols secs mais n’aime pas l’engorgement d’eau.
FERTILISATION. La célosie argentée répond bien à l’application d’engrais. Règle générale, pour une récolte unique, il est recommandé d’appliquer une seule fois (normalement au moment de la préparation du sol) un engrais NPK complet (comme 10-10-10 ou 15-15-15) à raison de 400 kg/ha (ou 40 kg/1000 m2). Si la récolte doit se faire en plusieurs étapes, deux applications de 300 kg/ha chaque sont recommandées – la première incorporée au sol et l’autre en bandes latérales. Les fumiers organiques peuvent remplacer ou complémenter les engrais inorganiques à raison de 24 à 40 t/ha. En plus d’accélérer la croissance, les engrais de ce type (y compris le compost et les engrais verts) aident à combattre les nématodes. Pour une récolte soutenue, après avoir récolté une première fois, il faut appliquer une autre fois de l’engrais NPK à raison de 400 à 600 kg/ha autour des plantes ou entre les rangées.
CONDITIONS ENVIRONNEMENTALES ET CULTURALES. Il peut être difficile d’obtenir un bon peuplement espacé comme il se doit et la concurrence des mauvaises herbes peut être forte au début parce que les graines et les plantules de C. argentea sont minuscules. Un sol organique riche est idéal pour la culture de C. argentea, bien que cette plante pousse bien comme mauvaise herbe en bordure des routes dans les sols ferralitiques acides et pauvres dépourvus de matière organique. Cette plante tolère le soleil mais est plus productive à l'ombre partielle. Elle est donc idéale pour les jardins familiaux partiellement ombragés par des arbres ou des bâtiments. L’eau stagnante et le gel tuent C. argentea ; les températures inférieures à 20 °C (68 °F) réduisent considérablement sa croissance, alors qu’elle résiste bien aux températures élevées. La température diurne idéale pour cette plante est de 30 à 35o C (de 86 à 95° F) et sa température nocturne optimale est de 23 à 28o C (de 73 à 82° F). C. argentea a également bien poussé à une altitude de jusqu’à 1, 700 m (5, 400 pi).
La célosie argentée, tout comme d’autres membres de la famille de l’amarante, a tendance à se réensemencer abondamment ; ces plantes sont donc considérées comme des mauvaises herbes potentielles. Cela peut s’avérer un avantage là où peu de plantes poussent bien sans soins particuliers. Mais il faut aussi éviter que cette espèce ne devienne une mauvaise herbe.
Récolte et Production de Semences
RÉCOLTE UNIQUE. Il y a deux méthodes de base pour récolter C. argentea : 1) la récolte unique (en arrachant toute la plante) et 2) la récolte soutenue (coupe périodique partielle avec repousse). La récolte unique peut commencer de 4 à 5 semaines après l’ensemencement en sélectionnant et en arrachant les plantes les plus hautes (de 20 à 30 cm, soit de 8 à 12 po). Ne pas oublier que le taux de croissance peut varier entre les plantes de sorte qu’il y aura des plantes grandes et petites qui pourront être récoltées à différents moments. Toute la plante déracinée peut alors être consommée ; on peut également couper les racines et faire des paquets pour la commercialisation. La récolte continue ainsi (selon l’uniformité de la croissance et la demande du marché) jusqu’à ce qu’il ne reste que des plantes non commercialisables, habituellement lorsqu’elles ont atteint de 40 à 50 cm (de 16 à 20 po). C’est également à ce moment que la plante peut fleurir ou encore produire des branches latérales. De toute façon, à ce stade, les nouvelles feuilles sont trop petites (Fig. 3) pour qu’il vaille la peine de les récolter.
RÉCOLTE SOUTENUE. Comme dans le cas de la récolte unique, la première récolte est effectuée après environ de 4 à 5 semaines. À ce moment, les feuilles et les pétioles sont coupés et une tige de 15 à 20 cm (de 6 à 8 po) de hauteur est laissée pour permettre aux tiges adventices de pousser. Une deuxième récolte est effectuée en taillant les pousses latérales à 15 ou 20 cm de la tige, en laissant encore une fois un nombre suffisant de bourgeons pour la régénération. On peut ainsi obtenir une récolte à toutes les 2 à 3 semaines. Cette méthode permet d’obtenir de 4 à 5 récoltes avant l’avènement de la floraison, lorsque la taille et la qualité des feuilles commencent à diminuer.
NOTE: Ces méthodes de récolte sont largement utilisées pour la vente de feuilles en Afrique de l’Ouest. Dans le jardin familial, les feuilles et les pousses tendres individuelles peuvent être récoltées au besoin pour la préparation de repas, au lieu de couper la tige ou d’arracher la plante au complet. Même si cette plante peut atteindre plus d’un mètre de hauteur, c’est la section supérieure de la tige, longue de 20 à 30 cm (de 8 à 12 po), qui est la plus savoureuse à cause de sa texture légèrement mucilagineuse lorsque cuite. C’est une autre raison pour laquelle C. argentea est récoltée avant qu'elle soit très haute.
La plupart des paysans préfèrent la méthode de récolte unique. Des recherches au Nigeria ont montré qu’une culture gérée avec soin et récoltée en une seule fois peut donner jusqu’à 47 t/ha, alors que la méthode de récolte soutenue peut donner jusqu’à 57 t/ha. Certains paysans combinent les deux techniques en récoltant d'abord la plante entière lors de l’éclaircissage et ensuite les repousses des plantes restantes. Les coupes répétées permettent également d’obtenir un produit de meilleure qualité, moins de déchets non comestibles et des revenus plus élevés. (Denton 2004, Schippers 2000).
PRODUCTION DE SEMENCES. Pour produire des semences, sélectionner quelques plantes en santé et vigoureuses et les marquer. Après la première récolte, couper ces plantes à environ 15 ou 20 cm du sol et permettre les repousses. La taille stimule la production de nombreuses branches latérales et ainsi de multiples épis floraux. Pour planter spécifiquement pour la production de graines, transplanter les plantules à un espacement de 40 à 45 cm entre les plantes dans les rangs et de 70 cm entre les rangs.
Dans les tropiques, la récolte des graines peut commencer 10 semaines après l'ensemencement et durer 10 semaines. Les graines sont prêtes à être récoltées lorsque les fleurs commencent à devenir argentées et les feuilles jaunes. Pour récolter les graines, couper tout l’épi floral et le placer dans un sac laissé ouvert pour permettre son aération. Garder le tout à l’ombre jusqu’à ce que les épis soient secs ; battre alors les épis. On peut également récolter les graines une fois par semaine en tenant un récipient sous l’épi et en le frottant ou tapant légèrement. Le rendement en graines est de 200 à 700 kg/ha. Mille (1000) graines pèsent de 1,0 à 1,5 g.
Ravageurs et Maladies
Dans les régions tempérées et à la ferme d’ECHO située en Floride subtropicale, C. argentea est relativement libre de ravageurs. Mais ce n’est pas le cas dans les régions tropicales. Les tétranyques et les nématodes sont les ravageurs qui tendent à causer le plus de problèmes. Au Nigeria, la locuste bigarrée et la coccinelle Baris planetes attaquent et mangent les capsules de graines immatures, causant la perte de graines. Les larves (chenilles) de Hymenia recurvalis et de Psara bipunctalis ravagent les feuilles ; les sauterelles et les pucerons peuvent causer des dommages de faible importance. L’amande de terre (Cyperus rotundus) est une mauvaise herbe très nuisible pour la célosie.
C. argentea est assez susceptible aux infections de nématodes cécidogènes (Meloidogyne spp.) qui causent la formation de galles sur les racines, une croissance déficiente, de petites feuilles de couleur brune et une réduction des rendements de jusqu’à 40 %. Si les nématodes sont un problème, planter la célosie argentée dans un sol auquel a été ajouté beaucoup de matière organique, et couvert également de mulch organique. Certaines études ont observé que les variétés vertes sont plus susceptibles aux dommages causés par les nématodes que les variétés rouges (Schippers 2000). Cela nous surprend à ECHO car les nématodes cécidogènes nous causent généralement de sérieux problèmes mais nous n’avons eu aucune difficulté à cultiver C. argentea.
La rouille blanche et la pourriture de la couronne sont les maladies fongiques les plus sérieuses de C. argentea. Durant la saison des pluies, lorsque le taux d’humidité est élevé, ces dernières et d’autres maladies fongiques peuvent endommager les feuilles. On peut réduire substantiellement les dommages causés par les maladies fongiques en semant les plantes à une distance appropriée, en maintenant le champ propre (sans plantes malades ou mortes) et en choisissant des variétés résistantes.
La rouille blanche (Albugo blitii) produit des pustules blanches sur le revers des feuilles, ainsi que des lésions chlorotiques sur le dessus, et endommage sérieusement les plantes au Nigeria. Élaguer et détruire les plantes infectées pour réduire l’incidence de l’infection dans les cultures subséquentes.
La pourriture de la couronne (Choanephora cucurbitarum) est un champignon de pourriture aqueuse qui peut devenir un problème dans les lopins denses ayant une aération déficiente. C’est la principale maladie de l’amarante durant la saison des pluies et elle peut parfois s'attaquer à la
Un virus qui cause la mosaïque et l’enroulement des feuilles a été isolé sur des fermes maraîchères produisant la C. argentea près de Lagos et de Tejuoso, Nigeria. Il est transmis de manière non persistante par deux espèces de puceron (Aphis spiraecola et Toxoptera citricida). Selon les informations disponibles, ce virus se distingue des autres virus qui infectent les légumes au Nigeria. Le nom « virus de la mosaïque de célosie » a été proposé pour ce virus (Owolabi 1998).
Parmi les autres maladies, on trouve Rhizoctonia solani, Pithium aphanidermatum et Thatatephorus cucumeris qui causent la fonte des semis et la nécrose du collet (Phytophthora cryptoge) laquelle produit également des symptômes semblables chez les plantes mûres. La cercosporiose (Cercospora celosiae) cause des taches grises bordées de rouge sur les feuilles. La tache alternarienne (Alternaria spp.) et la pourriture noire (Macrophomina phaseolina et Curvularia spp.) produisent des taches sombres sur les feuilles.
Il faut prendre des mesures appropriées pour combattre les maladies et les ravageurs tout en évitant de mettre en danger la famille et l’environnement. Si vous devez utiliser un produit chimique commercial, lisez d’abord l’étiquette et comprenez bien les directives relatives à l’application du produit, au lavage personnel et de l’équipement après l’application ainsi que la méthode d’élimination du récipient vide en toute sécurité. Si l’étiquette du produit chimique ne mentionne pas spécifiquement la C. argentea, mieux vaut ne pas l’utiliser. Cependant, si vous avez un problème sérieux de ravageur ou de maladie, veuillez consulter votre spécialiste agricole local. En suivant ses conseils, vous pourrez appliquer un tel produit chimique, notamment si son étiquette indique qu’il est destiné à d’autres cultures similaires comme l’amarante ou le quinoa.
Bibliographie et Ressources Utiles
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